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640 morts au onzième jour de l'agression : Israël bombarde une école, 40 morts

par M. Saâdoune

640 morts. Onzième jour de résistance des Palestiniens. L'armée israélienne s'acharne sur les civils, les médias occidentaux se font les propagandistes du massacre. Fuyant l'obligation de tenir un sommet, une délégation arabe est à l'ONU où le veto américain l'attend. Les opinions arabes ont la rage...

Au onzième jour de l'agression israélienne contre Ghaza et face à une résistance déterminée malgré la disproportion des moyens de feu, l'armée israélienne a délibérément attaqué une école de l'ONU à Jabaliya où des civils étaient réfugiés. C'était des pauvres gens dont les maisons ont été détruites et qui ont cru qu'une école de l'UNRWA pourrait leur servir d'abri. L'armée israélienne qui se targue de sa «précision» a été en effet très précise en lançant des roquettes sur l'école. Au moins 40 morts, des enfants, des femmes et le bilan est provisoire. Sur la chaîne de télévision du Hamas, Al-Aqsa, on pouvait voir les mares de sang, des secouristes et des civils qui évacuaient les morts et les blessés. Il y avait beaucoup d'enfants et de femmes. Cinq autres personnes ont été tuées dans des attaques contre deux écoles de l'ONU à Ghaza et Khan Younès. «Il s'agit d'une tragédie horrible ici, qui empire à chaque instant. Les gens affluent constamment avec plus de blessures. C'est incroyable», a affirmé John Ging, le chef des opérations de l'UNRWA à Ghaza. «Il n'y a plus d'endroits sûrs où se réfugier. Tout le monde est terrorisé et traumatisé car il n'y a plus de refuge pour fuir les violences». Dans un autre quartier de Ghaza, douze membres d'une même famille dont sept enfants âgés d'un à douze ans, ont été tués dans l'attaque de leur maison.

 

Crimes de guerre et médias blancs embedded

 

Il est clair que la stratégie indigne et lâche des militaires israéliens est fondée sur un ciblage des civils dans le but de faire fléchir la volonté des résistants palestiniens. Les bombardements israéliens - avec utilisation de munitions prohibées par le droit international - ne sont pas aveugles, ils ciblent délibérément et lâchement les civils. Plus la résistance des combattants palestiniens est forte, plus ces attaques contre les civils prennent de l'ampleur.

On est clairement dans la définition stricte des crimes de guerre. Les médias occidentaux, à la manière de la radio mille collines des génocidaires rwandais, continuent de se faire les propagandistes d'une guerre lâche et de matraquer la thèse inepte d'une riposte d'Israël à des tirs de roquettes palestiniens.

Ils suivent en médias «embedded» le chef de la «civilisation» blanche, George W Bush qui continue d'éructer sa haine absolu du Palestinien en particulier et de l'Arabe en général. Son représentant à l'ONU a fait savoir aux Arabes qu'ils ne doivent pas compter sur une résolution au Conseil de sécurité pour un cessez-le-feu.

On continue à tout prix de vouloir faire oublier que la trêve a été rompue par Israël qui a assassiné six Palestiniens et que la population de Ghaza subit, hélas, avec la complicité de l'Egypte, un blocus depuis dix-huit mois. Ces faits élémentaires ne sont pas communiqués aux opinions occidentales.

 

Les officiels arabes à New York, comme s'ils fuient

 

On ment délibérément. A la manière des grands menteurs de Bush, de Blair et du méprisable Premier ministre tchèque dont le porte-parole a qualifié de «défensive» l'agression israélienne. Les attaques contre les civils qui, dans l'espace densément peuplé de Ghaza, ne disposent pas de nombreux refuges prennent de l'ampleur et traduisent la rage des militaires israéliens face à une résistance qui se bat avec acharnement et continue de tirer des roquettes. 6 soldats israéliens ont été tués dans les combats. La pression de l'armée israélienne sur les civils est énorme. Les services médicaux et le Croissant-Rouge ne peuvent sortir les ambulances car les hélicoptères Apache leur tirent dessus. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avait indiqué que des personnes blessées dans les combats étaient décédées car les ambulances n'avaient pas pu les secourir à temps. «Parfois, les ambulances ne peuvent pas du tout arriver jusqu'aux blessés à cause des combats et des bombardements», avait relevé l'organisation dans un communiqué. «Des blessés meurent tout simplement en attendant une ambulance», a indiqué le chef du bureau du CICR à Ghaza, Antoine Grand. Les civils constituent la plus grande proportion des 640 Palestiniens tués au onzième jour de l'agression israélienne. Un bilan provisoire surtout au regard du fait qu'une bonne partie des 2.900 blessés sont dans un état grave. Alors que le président français continue de tourner dans la région dans une entreprise qui laisse dubitatif, Mahmoud Abbas, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, ainsi que les ministres des Affaires étrangères de la Libye, de la Jordanie, du Liban, du Maroc et du Qatar se trouvent à l'ONU pour présenter une nouvelle résolution au Conseil de sécurité.

Il est fortement improbable que le projet appelant à un «cessez-le-feu permanent et immédiat, à la levée du siège, à l'ouverture des points frontaliers entre Ghaza et Israël et également entre Ghaza et l'Egypte» puisse passer l'écueil du veto américain. L'attitude des régimes arabes reste scandaleusement en retrait.

La Turquie, qui pourtant a des liens avec l'Etat hébreu, a été infiniment plus ferme dans la dénonciation des crimes israéliens.

La virée vers New York, siège des Nations unies, paraît être une fuite en avant destinée à reporter ou à rendre impossible la tenue d'un sommet arabe où chacun devra prendre ses responsabilités. Le Qatar a insisté à nouveau à la tenue de ce sommet.

Hier, le président syrien a estimé qu'il faut tenir ce sommet même s'il y a des absents. La rage des opinions publiques arabes est à son comble...