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L'agression sanglante de l'Etat hébreu contre les populations désarmées
de Ghaza, en Palestine, continue de susciter de vives réactions en Algérie. A
l'appel de l'Union générale des étudiants libres (UGEL), les facultés des
sciences politiques et des sciences de l'information et de la communication à
Ben-Aknoun, sur les hauteurs d'Alger, ont connu, hier, un mouvement de
contestation qui a duré près de deux heures.
L'interdiction par les autorités d'organiser des manifestations de masse dans la capitale, en vigueur au lendemain de la marche des Archs, le 14 juin 2001, n'a pas empêché des centaines d'étudiants des facultés en question, de se rassembler et de marcher à l'intérieur de l'enceinte universitaire avant de tenter, en vain, de battre le pavé à l'extérieur, dans la rue. Il était environ midi trente, quand les étudiants et étudiantes commençaient à se rassembler dans la cour de la faculté des sciences politiques. Drapeaux palestiniens et banderoles déployés, environ deux mille étudiants ont crié leur douleur et leur rage face aux bombardements israéliens qui ont fait plus de 400 morts dans les rangs des Palestiniens. Sous les cris de «Allah Akbar» ou encore des slogans tels «Honte, Honte Ghaza encerclée et les dirigeants arabes dorment chez eux», ou encore «ils ont vendu Al Aqsa avec des dollars», les étudiants à l'aide de mégaphones ont appelé tous les gouvernements arabes à plus d'intransigeance face à Israël. Certains étudiants n'ont pas hésité, hier, à crier vengeance et exhorter les autorités algériennes à ouvrir les frontières pour aller combattre l'armée israélienne à Ghaza. Fahima, 2e année sciences politiques que nous avons rencontrée sur les lieux n'y est pas allée par quatre chemins pour dire clairement que «ce qui a été pris par la force doit être repris par la force». «Il faut que les pays arabes déclarent la guerre à Israël» lance-t-elle en promettant, par ailleurs, de continuer à manifester et à dénoncer l'attitude de certains pays arabes, à l'image de l'Egypte qu'elle a vivement critiquée. Pour Asma, étudiante et membre de l'UGEL, il faut autoriser les populations en Algérie à sortir dans les rues pour dénoncer ce qui se passe en Palestine. Les participants à la manifestation ont exhorté, hier, les dirigeants arabes à «ne pas abdiquer devant la machine meurtrière israélienne». Ainsi, selon le président de la section de l'UGEL à la faculté de Ben-Aknoun, Abdelmalek Benlaouar, les résistants à Ghaza sont en train de défendre plus de 1,5 milliard de musulmans à travers le monde. Le renforcement de la résistance palestinienne par tous les moyens devrait être l'une des principales préoccupations des musulmans, explique-t-il en promettant à son tour de maintenir la contestation jusqu'à l'arrêt de l'agression meurtrière israélienne. Il est près de 13h. Les étudiants ont décidé de faire le tour des deux facultés dans une procession qui prenait de plus en plus de l'ampleur. Sous les cris de «Djeich, chaâb mâak ya Ghaza» (Armée et peuple avec toi Ghaza), les étudiants et étudiantes ont battu le pavé, brandi des banderoles en marquant plusieurs haltes pour brûler des drapeaux israéliens. Après avoir fait le tour de la faculté des sciences politiques en passant par l'institut des technologies de l'information et de la communication (ITFC), les manifestants sont revenus à leur point de départ où ils se sont encore une fois rassemblés. Devant la colère des étudiants qui montait de plus en plus, les organisateurs ont décidé de marcher encore une fois, mais cette fois-ci à l'extérieur de la faculté. Mais cela était sans compter sur la vigilance de la police dont des véhicules ont pris position juste devant l'entrée de la faculté. En effet, une tentative de marcher dans la rue a eu lieu, hier, par les étudiants manifestants mais la police était restée intransigeante. Les étudiantes et étudiants se sont dispersés dans le calme en promettant de revenir autant de fois qu'il le faut pour dénoncer le massacre de Ghaza. Il y a lieu de signaler que l'UGEL devrait tenter, demain lundi, d'organiser une autre marche du côté du Palais du Peuple (UGTA), près du quartier populaire de Belcourt à Alger, où une tentative similaire a eu lieu, vendredi dernier, faite par des fidèles après la prière. |
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