![]() ![]() ![]() 457 morts, plus de 2.300 blessés au 8ème jour du carnage: Ghaza souffre mais ne plie pas
par M. Saâdoune 457 Palestiniens tués, plus de 2.300 blessés. C'était hier la deuxième semaine de l'agression israélienne contre la population de Ghaza. Tandis que les manifestations se multiplient dans le monde arabe et en Occident, les régimes arabes - certains tremblent à l'idée de déplaire à Washington - ne font aucun geste concret pour les Palestiniens. Certains de ces régimes sont tellement engagés dans la logique américaine qu'ils ont besoin d'un écrasement de la résistance. Le fait que celle-ci n'ait pas capitulé et signifie qu'elle combattra jusqu'au bout, met les régimes arabes dans un embarras aussi grand que celui de Tel-Aviv. D'où un discours, odieux de la part de responsables de régimes arabes, qui met en cause le Hamas et justifie de facto l'agression israélienne. Ce discours, qui reprend pratiquement la grosse propagande israélienne, fait d'ailleurs fi des faits et de la chronologie des événements. Le Hamas a respecté la trêve. Il a riposté à des attaques israéliennes qui ont coûté la vie à des Palestiniens. Israël n'a respecté aucun engagement: ni levée du siège, ni fin du blocus de l'aide humanitaire. L'actuel carnage était préparé, de l'aveu de Ehud Barak, ministre de la Défense israélien, depuis de longs mois. Son but est de détruire la résistance et de « rétablir » la dissuasion israélienne mise en déroute par le Hezbollah au Liban. On peut lire tout cela dans les journaux israéliens. Des Arabes pour blanchir les criminels de guerre On peut lire, sous la plume d'un militant israélien, Michel Warschawski, c'est un « carnage réalisé par la troisième force aérienne du monde contre une population civile sans défense » et il ne s'agit pas d'une réaction « disproportionnée » mais d'une « action préméditée et préparée de longue date, ce que reconnaissent d'ailleurs la plupart des commentateurs israéliens ». C'est une évidence, Michel Warschawski est un homme libre, contrairement aux dirigeants arabes qui tentent d'imputer au Hamas une partie de la responsabilité du massacre. Non seulement ces dirigeants arabes sont coupables de ne pas porter secours à une population civile attaquée depuis des mois dans ses possibilités élémentaires de vie, ils jouent aujourd'hui à blanchir les criminels de guerre, des auteurs d'un génocide diffusé en direct. Leur problème des « modérés » arabes est que les résistants à Ghaza ne sont pas prêts à capituler malgré la puissance de feu qui s'abat sur la population. Et plus cette résistance dure et plus ces régimes sont embarrassés. Le Hamas et les autres groupes de résistance n'ont pas plié après une semaine de bombardement aérien. La population, en dépit des privations et des tracts ridicules lancés par l'armée israélienne l'appelant à lui désigner les résistants, reste totalement acquise aux combattants de la liberté. Même Mahmoud Abbas qui pendant de longs mois s'est trompé d'ennemi est obligé de constater que le Hamas est populaire même dans « son » territoire de Ramallah. Les flatteries bushiennes Il lui reste à tirer les vraies conclusions et à cesser de croire aux flatteries que Bush lui adresse ainsi qu'à Moubarak. La moindre des choses à faire est de signifier qu'il n'y a plus de négociations et que le rétablissement de l'unité des Palestiniens est la priorité. Mahmoud Abbas dont le mandat expire dans moins d'une semaine, le 8 janvier prochain, perdra les derniers restes de légitimité s'il continue à paraître aux yeux des Palestiniens de Ghaza, de Cisjordanie et de l'exil comme un « vendu ». Hier, en fin d'après-midi, l'armée israélienne, après avoir poursuivi ses raids durant toute la journée, a déclenché des tirs d'artillerie, notamment à Beit Hanoun, Jabaliya, dans le nord de la bande de Ghaza, et dans le secteur de Khan Younès dans le sud. C'est sans doute le prélude à l'engagement des chars et de « l'offensive terrestre ». L'Egypte a demandé à Israël de renoncer à l'opération terrestre. Le chef de la diplomatie égyptienne Ahmed Aboul Gheit a envoyé une lettre en ce sens à son homologue israélienne Tzipi Livni, via l'ambassadeur d'Egypte à Tel-Aviv. Selon le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, des contacts ont été établis entre les autorités égyptiennes et les responsables du Hamas « sur les idées proposées pour un cessez-le-feu ». M. Aboul Gheit avait indiqué mardi qu'il entendait présenter un plan d'action proposant « un cessez-le-feu immédiat, un retour à la trêve, l'ouverture des points de passage et un mécanisme international ou arabe pour s'assurer de l'application à la lettre de cet accord ». La résistance « ne capitulera pas » Les responsables du Hamas sont prêts à un cessez-le-feu si le blocus qui étrangle la bande de Ghaza est levé. Mais ils se disent prêt à faire face à une attaque terrestre. L'appareil politique et militaire du Hamas a tenu malgré une campagne aérienne soutenue qui ne faisait aucune distinction entre « civils » et « militaires ». Le responsable du Hamas, Khaled Mechaal, a indiqué que la résistance ne « capitulera pas » et qu'un « sombre destin » attend Israël dans le cas d'une offensive terrestre. « Nous sommes prêts à relever le défi, cette bataille nous a été imposée et nous savons que nous serons victorieux, parce que nous avons pu nous y préparer », a-t-il déclaré. Certes, il faut faire la part du discours destiné à soutenir psychologiquement une population assaillie par la mort et les privations, mais il est clair que les résistants palestiniens se battront. Les brigades Ezzedine Al-Qassam ont d'ailleurs annoncé avoir contré des forces spéciales israéliennes qui tentaient de pénétrer la zone frontalière de Choujaiya, à l'est de la bande de Ghaza. Les Palestiniens résistent au milieu d'une épouvantable crise humanitaire à une guerre concertée entamée par la mise en place d'un blocus lorsque des urnes démocratiques ont donné des résultats indésirables à Washington et Tel-Aviv et dans certains pays arabes prétendument « modérés ». |
|