«Oran est condamné à être une métropole méditerranéenne. C'est la géographie qui le veut, l'histoire qui l'oblige, la logique qui l'exige».

Le projet de modernisation d'Oran, pour l'ériger en métropole méditerranéenne, à l'horizon 2030 a reçu, jeudi, l'aval de la chefferie du gouvernement.

Le Premier ministre a donné son accord, y compris pour le volet financier, pour ce méga-projet s'articulant autour de31 projets structurants, initié et conçu par le chef d'exécutif de la capitale de l'Ouest, Abdelmalek Boudiaf. Ce dernier a été d'ailleurs gratifié de « très bonnes » notes par le Premier ministre, mais également par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, pour son effort consenti pour le développement de cette wilaya, et ce lors d'une rencontre avec la société civile, au siège de la wilaya, en fin d'après-midi.

Dans la matinée, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal et les dix ministres qui l'accompagnaient avaient effectué une visite d'inspection à travers plusieurs sites de la wilaya. Le point de départ était le pôle économique de Bethioua, où il était question du projet de protection des eaux pluviales et le drainage des eaux de la nappe du pôle économique de Béthioua ainsi que celui d'aciérie électrique et laminoir. L'assiette du pôle économique de Béthioua est une zone inondable saturée d'eau, d'où la nécessité d'une protection contre les eaux de ruissellement et de drainage des eaux souterraines.

D'un coût global de 4.300.000.000 DA, ce projet pourra générer 210 emplois et permettra la protection contre les eaux pluviales et le drainage de la nappe phréatique du pôle économique de Béthioua. Dans la même commune, M. Sellall a inspecté le projet de complexe d'aciérie électrique et laminoir spécialisé dans la production de rond à béton à partir des déchets ferreux. D'un coût de 26.500.000.000 DA, ce complexe pourra générer 1.018 emplois directs et 3.500 indirects. Son rôle principal est de substituer les importations par une production nationale. Les responsables locaux ont expliqué au Premier ministre qu'une extension de ce pôle économique est prévue et doit générer 15.000 nouveaux emplois. Ensuite, le Premier ministre a passé en revue le projet du tramway d'Oran et celui d'étude et de réalisation d'une gare multimodale à Sidi Maarouf. M. Sellal a ainsi écouté un exposé sur les projets d'extension du tramway de haï USTO vers Bir El Djir à l'est d'Es-Senia vers l'aéroport international Ahmed Ben Bella au sud et de la gare routière d'El Hamri vers hai Benarba à l'ouest (ligne D). Ce moyen de transport d'un itinéraire de 18,7 kilomètres de plateforme voie double, de 32 stations, garantira un trafic prévisionnel de 270.000 voyageurs/jour avec une capacité de 6.800 personnes/heure/sens. Lancé en travaux fin 2008, ce projet d'envergure se veut une solution aux problèmes de transport urbain et de congestion de la circulation automobile. Sa mise en exploitation commerciale est prévue le 1er mai prochain. Les trois extensions du tramway d'Oran ont été approuvées par les pouvoirs publics.

M. Sellal a également reçu des explications sur l'étude et réalisation d'une gare multimodale à Sidi Maarouf pour un montant global de 7.457.239.050 DA. Cette gare constituera un trait d'union entre différents modes de transport, notamment le tramway, les autres moyens de transport routier et le réseau ferroviaire. Elle comportera des espaces de loisirs et autres commodités. Le Premier ministre a en outre pris connaissance du projet de réalisation et d'équipement en module spécialisé en trafic international de l'aéroport d'Oran/Es-senia, ainsi que le réaménagement et le renouvellement des équipements de la zone terminale actuelle de cette infrastructure (passagers et zone de fret).

M. Sellal a également écouté un exposé sur l'étude préliminaire (en cours) de la première ligne du métro d'Oran qui s'étendra sur 19,3 km et comportera 19 stations. Ce projet consiste à renforcer et à compléter les services de tramway avec un système de transport de capacité supérieure. Il reliera l'est d'Oran (Bir El Djir) au sud-ouest (stade Bouakeul) passant par le centre-ville.

Le Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal, a visité par la suite le site de la future usine de Renault à Oued Tlélet. Ce projet, en voie de concrétisation en application de l'accord signé en décembre dernier à Alger à l'occasion de la visite du président français, M. François Hollande, s'étend sur une superficie de 15 hectares, selon les explications fournies sur place. La construction de l'usine débutera en septembre prochain après la finalisation de l'aménagement et la préparation du terrain ainsi que la délivrance du permis de construire. La capacité de production a été fixée, dans une première phase, à 25.000 voitures par an. La première automobile de type Symbol sortira des chaînes de montage en novembre 2014.

Réagissant aux explications des responsables de la future usine, le Premier ministre a souligné la nécessité de transférer le savoir-faire Renault en priorisant la formation de jeunes et en associant également les entreprises algériennes de sous-traitance pour fabriquer des composants et pièces de rechange nécessaires. M. Sellal a qualifié ce projet de « réussite » en matière de partenariat. La société Renault Algérie de production automobile comprend trois partenaires que sont, du côté algérien, l'Entreprise nationale des Véhicules industriels (SNVI) et le Fonds national d'Investissement et, côté français, la société-mère Renault.