Un diagnostic hydrogéologique approfondi sera opéré pour déterminer les
causes exactes, à l'origine des fissures conjuguées à une remontée des eaux
dans plusieurs endroits du centre-ville, et plus particulièrement au prolongement
du boulevard Hammou Boutlélis (ex-Karguentah), afin de déterminer la solution à
mettre en place. Sur instruction du wali, une étude sera engagée par la
direction de l'Hydraulique, avec le concours de SEOR et de la direction de
l'Urbanisme et de la Construction (DUC), ciblant, dans un premier temps, le
périmètre de l'agence de prêt sur gage de la Banque de développement local
(BDL). Pourquoi ce point exactement ? La présence, mercredi, du directeur
régional de la BDL au briefing de l'exécutif de wilaya avait pour motif ce
problème, justement. Invité par le wali pour exposer ses préoccupations à
l'hémicycle, ce responsable a tiré la sonnette d'alarme quant à l'état des
lieux, avec comme indice inquiétant : la remontée en surface d'eaux (non
potables) à un fort débit de 10 litres par seconde. Certes, un dispositif de
captage, mettant en jeu une pompe à eau, a été mis en place par cette agence
BDL, en guise de «palliatif», mais ce provisoire dure depuis 2008, a fait
savoir le même responsable. «Ça ne peut plus continuer ainsi, il faut guérir le
mal à la source et, surtout, passer vite à l'action», a-t-il enchaîné.
Dans la foulée, le subdivisionnaire de l'Hydraulique a pris la parole
pour apporter quelques éléments techniques dont on a pu retenir que le captage
au sous-sol de cette banque atteint un volume de 8 m3 par jour (de quoi remplir
8 réservoirs de 1.000 litres chacun en 24 heures !) et que -heureusement- cette
eau n'est pas acide, sinon les conséquences sur les fondations auraient été
désastreuses. Cela ne veut pas dire, pour autant, que la stabilité des
constructions dans ce périmètre serait à l'abri ; loin de là car l'eau reste
l'ennemi n°1 du bâti. Le diagnostic préconisé prévoit un forage d'au moins 10 m
de profondeur pour essayer de comprendre le «comportement» de cette nappe
phréatique et s'il s'agit, toutefois, de ce facteur à l'origine du phénomène,
a-t-on expliqué. Il est à noter, cependant, que le souci exprimé par plus d'un
est que le diagnostic prévu ne soit pas suivi d'une intervention effective sur
le terrain pour résoudre le problème à la source, une fois pour toutes, comme
ce fut le cas, maintes fois, par le passé. L'autre souci est qu'on aborde ce
problème avec une approche simpliste, réductrice et à l'arrivée, économique,
financièrement parlant. La seule solution, la juste en tout cas, pour ce
périlleux problème, est d'engager un diagnostic en macro et d'y adapter les
dispositifs à mettre en place. Rabattre le problème à une échelle réduite, en
se concentrant, par exemple, sur un petit périmètre par un raisonnement
symptomatique, c'est carrément passer à côté. Selon des connaisseurs,
l'explication de ces phénomènes est à chercher dans l'obstruction - par défaut
de curage - des avaloirs de l'ovoïde de la ville d'Oran au niveau du «Front de mer»,
qui collecte les eaux provenant des quatre oueds souterrains, dont ?oued
Rouina' et ?oued Mina', et les déversent dans la mer, côté-est du port. Il
existe en fait un projet de réhabilitation de cet ovoïde du temps de l'ex-wali
M. Kouadri, mais est resté encre sur papier, à ce jour. Par ailleurs, et afin
de limiter les dégâts conséquents au chantier du centre commercial de
Karguentah, la direction de l'Hydraulique de la wilaya d'Oran avait, pour sa
part, élaboré un cahier des charges, en urgence, pour la réhabilitation de cet
ovoïde. Un avis d'appel d'offres national et international devait être lancé
pour ce projet, mais, là aussi, sans suite, selon la même source qui précise
que l'étude hydrogéologique de cette zone a été confiée au bureau d'étude français
SAFEGE. «L'urgence l'imposait pourtant», souligne notre source qui ajoute qu'il
était initialement prévu que la DHWO prenne en charge la restauration des
ovoïdes d'Oran, en premier lieu, celui du Front de mer. Le bureau d'études
sollicité est d'ailleurs le même qui a été chargé de l'étude géotechnique au
niveau du Front de mer. Pour rappel, les premiers affaissements de la chaussée
au prolongement du boulevard Hammou Boutlélis ont été signalés, en août 2006,
entraînant une panique générale chez les habitants de cette zone et du
centre-ville. Dans tout Oran, on ne parlait que de la rue qui s'est affaissée,
de Oued Rouina ressuscité et du probable écroulement du centre-ville. Le
promoteur intervenant dans cette zone avait, rappelons-le, été sommé d'arrêter
les travaux qui ont été relancés quelques jours plus tard, après qu'il ait pris
en charge la réalisation de travaux supplémentaires de confortement, réalisant
des murs porteurs et usant d'une technique efficace pour juguler le danger.