Hier, la ville de Sidi Bel-Abbès et sa région étaient sous le choc, après le décès d'une grande personnalité, Allal Mustapha. «Le pays et la ville viennent de perdre un éminent personnage et un authentique nationaliste», dira un de ses anciens compagnons». En effet, Allal Mustapha a eu, comme ont dit, une vie bien remplie et digne de considération.

Né le 23 février 1925 et après son bac, il obtient son inscription à la faculté de pharmacologie de Paris par voie de concours interne. Très électrique, il décrochera deux diplômes dans les domaines de l'Optique et l'Acoustique. Durant cette période du réveil du nationalisme, il participera à la création de l'AEMA (Association des étudiants musulmans d'Afrique du Nord) et dont il occupera le poste de secrétaire général durant deux années, aux côtés d'une autre grande personnalité, Belaïd Abdeslem.

Actif durant la lutte pour le recouvrement de l'indépendance, il a été arrêté et interné au camp de LODI (Médéa) où il subira des tortures par la soldatesque coloniale. A sa sortie de ce camp; il sera interdit de séjour à l'ouest algérien, c'est-à-dire l'ancien département d'Oran.

Ciblé par les meutes de l'OAS, son domicile sera plastiqué à cinq reprises, puis détruit par un incendie. Menacé, il trouvera refuge au quartier populaire d'El Graba où il participera à la création d'un hôpital de fortune pour la population algérienne de la ville. Neveu du célèbre docteur Amir, il occupera le premier, le poste de président de la Délégation communale de Sidi Bel-Abbès, tout en étant à la tête du Croissant- Rouge algérien de la ville, jusqu'en 2.000 et y restera comme membre jusqu'en 2006. Il sera par ailleurs, le premier président de l'APW, en 1975 et sera à l'origine de la création du Centre universitaire de la ville.

On comprend mieux pourquoi le domicile mortuaire de Hadj Allal Mustapha a été hier, envahi par une foule impressionnante. On y a reconnu des figures de Sidi Bel-Abbès mais également celles de toutes les wilayas de l'Ouest.