Fondée le 1er mars 1926, l'USMO est le doyen des clubs de la ville
d'Oran. Les supporteurs de l'USMO, issus du quartier populaire de Mdina Jdida
(plus exactement la «Tahtaha», aujourd'hui Boulevard de l'Indépendance), se
surnommaient tout simplement avant les «Oranais» (El w'harniya). L'USMO est, en
effet, le premier club musulman (par opposition aux clubs d'Européens) à Oran
avec des joueurs qui ont écrit l'histoire du club en lettres d'or, tels que
Miloud Bouakeul, Hamou Nafi, Aboukebir Baghdad, Osman Miloud, Souilem Gnaoui,
Habib Draoua, Kader Firoud, Abdelkader Benzaoui, Boudjellal (Tchengo), Moussa,
Fenoun et Bendjehène... etc. L'USMO a été trois fois finaliste du Championnat
d'Afrique du Nord, successivement en 1933 à Oran (US Marocaine 3-0 USM Oran),
en 1935 à Alger (RU Alger 2-1 USM Oran), et en 1950 à Alger (Wydad de
Casablanca 4-0 USM Oran). Elle a été également finaliste de la coupe d'Afrique
du Nord en 1954 et sept fois champion d'Oranie : 1933, 1943, 1944, 1945, 1946,
1949 et 1950.
Et depuis, l'USMO n'a jamais pu retrouver son lustre d'antan, en végétant
dans les divisions inférieures. Après deux saisons seulement passées en
division Inter-régions Ouest, le club du président Hadj Boughrassa a rétrogradé
en Régionale Une, à la suite d'une saison 2008-2009 catastrophique. En dépit de
la stabilité au sein de la barre technique, les jeunes unionistes n'ont pu
relever le défi cette saison. Incapables de quitter la zone rouge depuis le
début de saison, les protégés de Kinane n'ont pu supporter la comparaison. Le
manque d'argent et l'inexpérience de l'effectif ont fait que l'USMO était
condamnée, plusieurs journées avant la fin du championnat. Six victoires en 30
matchs, tel est le bilan de cette formation. Aujourd'hui, c'est avec beaucoup
de regrets qu'un ancien entraîneur, analyste sobre du football, nous dira : «
Au regard de son passé et des joies qu'elle a apporté aux sportifs oranais et
algériens en général, l'USMO mérite un meilleur sort. Le club était connu pour
être une inépuisable école de formation. Mais qu'en est-il aujourd'hui ?
Autrefois, c'est grâce au savoir faire des dirigeants comme Benamar Miloud, les
Serradj, Sadek, Mimouni, Ghezlaoui, feu Mekki, Benyessaâd et bien d'autres que
l'USMO a conquis la réputation de club formateur, où la notion « sportivité »
n'était guère un slogan, ni un vain mot. C'est regrettable de voir aujourd'hui
ce club patauger dans le bas-fond de la hiérarchie du football ». Pour en
savoir d'avantage sur le parcours de l'USMO cette saison, nous nous sommes
rapprochés de l'entraîneur Aïssa Kinane qui, en dépit des problèmes et des
contrariétés, est resté fidèle au club. Dressant un état des lieux, Kinane dira
: « notre bilan est négatif car nous n'avons pas pu éviter le purgatoire. Il y
a eu plusieurs facteurs qui ont joué en notre défaveur tels que l'absence de
plusieurs joueurs, à l'image de Zaïr qui a été victime d'une blessure, ainsi
que le défenseur Naâm, qui est parti en France, ainsi que le problème
financier, sans parler des autres joueurs que nous avions recrutés et qui n'ont
pas donné satisfaction. Il fallait donc une prise de conscience et de
responsabilité à la hauteur du danger qui se profilait à l'horizon. A l'USMO,
on continue d'évoquer l'histoire éloquente du club, alors que personne ne se
soucie réellement de son avenir. On ne peut pas vivre dans les souvenirs, il
faut aussi se projeter vers l'avant ». A la question de savoir s'il poursuivra
l'aventure avec l'USMO, Kinane déclara : « Franchement, je n'ai encore rien
décidé pour le moment. Je vais d'abord me réunir avec les dirigeants avant de
prendre une décision. Il est vrai que certaines formations s'intéressent à moi,
mais ma priorité va à l'USMO, car la stabilité est ma devise. On verra par la
suite ce que l'avenir nous réserve. Ma seule condition, c'est que les
dirigeants préservent l'ossature de l'équipe tout en l'a renforçant avec trois
ou quatre bonnes recrues ».