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Sidi Bel-Abbès: Un fleuron en quête de réhabilitation

par M. Kadiri

L'aéroclub de Sidi Bel-Abbès dont la création est très ancienne a, dès l'indépendance, constitué la fierté des jeunes des décennies 70 et 80. Ainsi, il a formé des pilotes qui ont constitué la colonne vertébrale d'Air Algérie.

Cet aéroclub a été un pôle de rassemblements et de meetings aériens de niveau national et international jusqu'au début des années 90, indique le SG, M. Hallam Morsli. Toutefois, il est bon de rappeler que la création de l'aérodrome de Sidi Bel-Abbès remonte aux années 30 et devint le premier aéroclub d'Afrique du Nord, indique-t-il. Au début des années 50, une douzaine d'appareils y étaient stationnés. La compagnie Air Algérie a fait de l'aéroclub de Sidi Bel-Abbès un lieu privilégié pour l'organisation des stages bloqués au profit de ses pilotes, à l'instar des autres aéroclubs d'Algérie. Plusieurs pilotes formés au cours des années 70, notamment ceux qui ont bénéficié des stages bloqués, sont actuellement au sein de grandes compagnies et d'autres ont rejoint la direction du travail aérien (agriculture en général et lutte antiacridienne).

L'on notera que l'aérodrome de la wilaya de Sidi Bel-Abbès dispose d'infrastructures de base appropriées et nécessaires pour toutes activités aéronautiques, se résumant comme suit. Une surface de plus de 80 hectares (une partie (piste sud) laissée à l'abandon, d'autres parties labourées); deux voies de dégagement; une piste d'envol et d'atterrissage de 1.600 m en bon état (actuellement amputée d'une centaine de mètres); une piste d'envol secondaire de 700 m dégradée (en abandon); un parking avions; deux hangars (l'un pour abri et l'autre de maintenance) à réhabiliter; une tour de contrôle clôturée dans l'enceinte de l'école de l'infanterie (à reconstruire); un dépôt de carburant; un club house (habité par le gardien actuellement retraité); un parking autos; un logement de gardien (dégradé, inhabitable, à réhabiliter); un foyer (dans un état de dégradation avancé); des terrains de tennis, handball et basket-ball (à réhabiliter); le siège au centre-ville (à réaffecter); une aire de repos et de loisirs pour enfants (à rééquiper); une station météorologique nouvellement inaugurée par l'actuel wali de Sidi Bel-Abbès.

«Pour ce qui est des ressources humaines nécessaires à la relance de l'école aéronautique, Sidi Bel-Abbès dispose d'un potentiel non négligeable en personnel navigant et de soutien, ayant déjà exprimé leur désir de contribuer à l'encadrement de notre club aéronautique», indique notre source qui dira «en considération de ces potentialités (humaines et infrastructurelles) que recèle la wilaya de Sidi Bel-Abbès dans le domaine de l'aéronautique, il est plus que nécessaire, selon les voeux et aspirations des nombreux jeunes amoureux de l'aviation, de relancer dans l'immédiat des activités aujourd'hui gelées du club aéronautique et de mettre en place progressivement de nouveaux instruments et méthodes utiles à sa promotion et à son développement. A long terme, pour une prise en charge correcte et efficace, des missions qui doivent lui être assignées, à savoir celles sportives, culturelles et beaucoup plus celles liées au développement local, par la renaissance de cette école aéronautique associée à une activité commerciale et/ou utile aux déplacements vers des destinations dont les trajets par route sont devenus très longs».

Par conséquent, ce capital existant doit être réhabilité et valorisé à la faveur des impératifs nouveaux de notre économie (macro) et découlant principalement, indique M. Hallam qui signale que la situation géostratégique de l'aérodrome et les implications qu'il offre dans les opérations de dégagement sur les plans de secours et de lutte contre les incendies de forêts et antiacridienne. De la nécessité impérieuse du développement de moyens de communication dans la région. De l'ouverture du marché de l'aéronautique et de l'intégration de notre wilaya dans cette perspective pour en constituer un espace approprié à l'investissement dans le domaine du transport aérien. De l'élargissement de la prestation de service, notamment dans les domaines de l'évacuation sanitaire, la messagerie, les traitements phytosanitaires, la reconnaissance des massifs forestiers, le cadastre, la photo aérienne et toute autre activité se prêtant à l'utilisation des aéronefs. De la protection de l'environnement et de la lutte contre les inondations. De la diversification des activités sportives et de loisirs pour ouvrir un domaine à la connaissance de l'aéronautique tant appréciée par la jeunesse, ajoutant que l'aménagement des infrastructures de base doit être axé principalement sur la mise en place de la clôture du périmètre de sécurité (cette action est prise en charge actuellement par l'EGSA Oran). La réfection du foyer pour les élèves (des demandes de subventions sont en cours). Réfection des deux hangars, du parking avions, de la tour de contrôle et du foyer. Le balisage de la piste d'atterrissage (peinture et éclairage). L'arrêt immédiat de toute construction aux abords de la piste (il est à noter que des habitations se sont érigées dans le périmètre de sécurité de l'aérodrome). Le prolongement de la piste principale pour équilibrer l'amputation opérée de l'autre bout de piste et du bitumage des voies de dégagement. L'arrêt immédiat des travaux de creusement d'un canal sur le prolongement de la piste. Réhabiliter l'aire de repos et d'attractions (dégradée naturellement). En insistant que ces mesures doivent être accompagnées par l'acquisition des matériels et équipements de soutien à savoir l'acquisition d'aéronefs et de réseau radioélectrique. Equipement du foyer (une demande de subvention a été établie). La réaffectation d'un local au centre-ville pour l'accueil des jeunes et dispense de cours théoriques.

Affectation du personnel de secrétariat, de réception et de sécurité, dans le cadre de l'emploi des jeunes, pour assurer les permanences et le gardiennage. Une dotation en matériels et équipements didactiques (une demande sera établie et remise à la DJS).

M. Hallam Morsli suggéra ou formula ceci: «Pour le moment, il est primordial d'affecter en urgence un gardien pour protéger le site et l'interdire aux circulations automobiles (la piste d'atterrissage/décollage est devenue un lieu privilégié des personnes en quête d'apprentissage auto)». Il fera part à notre journal ce lundi 16-03-2009 d'une réunion initiée par l'association dont il est le secrétaire général et qui a été organisée par la direction du transport sensible aux doléances de tous ses partenaires, en regroupant l'ensemble des structures concernées directement ou indirectement de l'aérodrome, et a été un plus pour la réhabilitation de cet espace combien vital pour le développement de la région. Au cours de cette réunion, la sonnette d'alarme a été tirée pour avertir de la situation devenue catastrophique de ces lieux considérés par les uns comme un «no man's land». Notre source regrette malheureusement que les «EAC ont pris d'assaut les terres et les pistes pour labourer et faire ce que bon leur semble. La digue de retenue collinaire érigée juste à l'entrée de la piste, l'ampute de la centaine de mètres qui était rajoutée en 1985 pour l'agrandir». Bien sûr, en demandant «si le bureau d'étude responsable de cette construction a été autorisé par les services de l'aviation légère». Comme il a été précisé au cours de cette réunion importante, par les représentants de l'ENNA, que toute action touchant l'aérodrome doit avoir l'aval non seulement du bureau d'étude, du ministère des Transport, de l'Environnement et des Travaux publics et de l'EGSA Oran. Signalons que «le P/APC de Amarnas invité à cette réunion a été informé des règles aéronautiques sur les périmètres de sécurité et a promis d'arrêter les habitations aux abords de la piste qui constituent aux yeux de l'association un danger potentiel pour les opérations d'entraînement». Il a été préconisé, indique la même source, de «prolonger la piste par l'autre bout en compensation de la longueur amputée par la hauteur de la digue de retenue collinaire construite sur la finale d'atterrissage des aéronefs». «Au moment où nous nous sommes réjouis des actions entreprises ou en vue de l'être par cette réunion, grande fut notre surprise, le 08/03/2009, quand nous avons constaté les machines (poclains) creusant un canal de six mètres à une distance non règlementée, le long de la piste, et tout ça au nom de la protection contre les crues», poursuit notre source. «Ne pouvait-on pas creuser un peu plus loin hors de la zone du périmètre de sécurité de l'aérodrome?», indique M. Hallam, car l'association n'a cessé d'aviser tous les responsables concernés sur cette situation dégradante et risquant de priver la ville d'un aérodrome jadis le fleuron des aérodromes d'Algérie.

D'autre part, des mesures opérationnelles ont été arrêtées par l'association pour la relance des activités où figurent l'aéromodélisme, le karting, les deltaplanes, ULM, montgolfières, parapentes, paramoteurs, parachutisme, etc. Durant les années 80, l'aéroclub a participé à plusieurs reprises aux stages de formation au paramoteur organisés à Béjaïa et Ghardaïa et que deux élèves ont réussi au stage. Ils auront à leur tour la tâche de former d'autres élèves ici à Sidi Bel-Abbès. «C'est dans ce contexte que notre aéroclub organise à son tour ce stage de formation au cours du mois de mai 2009. Il sera dispensé par des instructeurs français et organisé par la Fédération nationale des sports aéronautiques (FASA). Nous comptons vivement sur l'aide et le soutien des autorités locales pour ces journées de manifestation. Afin de permettre à l'association d'arrêter et de réaliser un plan d'action objectif et concrétiser ce projet indispensable au développement socio-économique de notre wilaya. Aussi bien dans la perspective de vulgariser cette activité noble, nous comptons se rapprocher des entreprises locales et privées pour les informer de la disponibilité de l'aéroclub de Sidi Bel-Abbès à prendre en charge tous leurs déplacements vers les destinations lointaines (Alger, Constantine, Annaba, Batna et les villes du Sud)», indique la même source.

«Un voyage vers Alger depuis Sidi Bel-Abbès dure en moyenne moins de 1h45 sur les avions quadriplaces. Notre aéroclub met à leur disposition les moyens matériels (protection, entretien, maintenance et grande visite) et humains (des pilotes privés et de ligne) disponibles. Sonelgaz a déjà exprimé ses voeux de mettre à notre disposition leur avion moyennant notre disponibilité pour une prise en charge de l'avion et de leurs déplacements. A cela, l'aéroclub de Sidi Bel-Abbès compte nouer des relations purement techniques avec les aéroclubs européens pour une assistance et une collaboration dans le domaine aéronautique. Notons que des rallyes-raids ont été organisés à plusieurs reprises dans notre pays. Ce qui a favorisé le développement du tourisme.

L'association compte reprendre ces activités et remplacer peut-être un jour le rallye Dakar par celui aérien», conclut M. Hallam Morsli.