L'Algérie a-t-elle vraiment tous les moyens pour faire face
aux cyberattaques ? La dernière attaque contre le site officiel du ministère de
la Justice (sur Twitter) sème le doute quant aux capacités techniques et
humaines dont dispose le pays pour faire face aux incursions malveillantes. En
vérité, aucun pays, aussi développé soit-il en matière technologique, ne peut
se prémunir totalement contre les cyberattaques. Plusieurs experts relayés par
les médias ces derniers mois ont affirmé que l'Algérie, en plus des moyens
techniques à sa portée, dispose d'un potentiel humain formé pour assurer la
sécurité des systèmes informatiques sensibles. Pourtant, le système de sécurité
du site officiel du ministère de la Justice, l'un des plus performants et des
plus usités par le public, n'a pas résisté au risque de « défiguration » par
les cyber-pirates, qui ont déjoué toutes les protections des données
numériques, prendre le contrôle du site et changer son contenu. Comme quoi, on
n'est jamais à l'abri des cyberattaques. Une enquête a été ouverte par les
services compétents, afin de déterminer les coupables de cette violation de la
sécurité du site du ministère de la Justice et informer l'opinion publique à
propos de cette cyberattaque, mais le mal est fait et il s'agit plutôt,
surtout, de découvrir et corriger la faille qui a permis aux pirates de «
défigurer » le site. Et faire en sorte que d'autres systèmes de sécurité de
ministères, de grandes sociétés et banques, tiennent bon face à ce genre
d'attaque. Actuellement, malgré des moyens énormes, techniques et humains,
toute l'Europe est en état d'alerte « numérique » face aux soupçons de ripostes
des Russes à travers des cyberattaques en réaction aux sanctions décidées à
leur encontre par les Occidentaux à l'ombre de la guerre en Ukraine. On voit
bien que les cyberattaques prennent une forme de terrorisme d'un nouveau genre.
Et les Etats doivent se préparer en conséquence, H 24, pour parer à tout
imprévu. Le Maroc a depuis longtemps déclaré la guerre électronique, ou cyber-guerre, à l'Algérie, en commençant par la
désinformation et allant jusqu'à l'espionnage de personnalités politiques et de
journalistes à l'aide du logiciel Pegasus, et on arrive maintenant à faire
planer la menace sur les collectivités. Ces derniers jours, les opérateurs de
téléphonie mobile ont multiplié les mises en garde à travers des SMS invitant
leurs clients à ne pas répondre aux messages «douteux». «Les messages type
mails ou SMS qui vous demandent des informations doivent vous alerter, car les
cybercriminels cherchent à vous attirer sur de faux sites, qui paraissent
vrais, pour vous soutirer des informations ou de l'argent, ou encore dérober
vos données numériques». Ce type de mise en garde révèle une autre dimension de
cette guerre électronique qui doit impliquer, non seulement des services
spécialisés, mais également le citoyen, qui doit adopter les bons réflexes pour
se protéger des menaces de cyberattaques. Dans ce contexte, il est très
important de sensibiliser les masses sur cette réalité.