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Pour la
première fois durant ces cinq dernières années, les réserves de change de
l'Algérie, qui ont atteint 44,724 milliards de dollars à fin septembre 2021,
n'ont pas chuté à un niveau inférieur à celui enregistré l'année précédente. Pour rappel, l'Algérie avait anticipé une baisse de ses réserves de
change à 44,2 milliards de dollars pour la fin de l'année 2020, selon les
estimations de la Loi de finances complémentaire (LFC) 2020, faisant reculer le
niveau des réserves de change de 51,6 milliards $ tel que fixé dans la Loi de
finances 2020 à 44,2 milliards de dollars dans la Loi de finances
complémentaire, soit un recul du niveau de réserves de change de 14,34% par
rapport aux prévisions initiales.
Un recul dû principalement à la crise sanitaire et la chute des prix du baril de pétrole. Pour ne retenir que ces deux dernières années, car de 2015 à 2019, le recul annuel des réserves de change était tout simplement excessif, passant de 144,1 milliards de dollars à fin 2015 à 62 milliards de dollars à fin 2019, soit une baisse de 82,1 milliards de dollars en seulement quatre ans (2015 à 2019), équivalant à un recul de 56,97% des réserves sur cette période. Relativement, donc, les réserves de change ont enregistré une stabilité qu'on n'a pas observée durant plusieurs années. A quoi peut-on attribuer cette performance ? En termes techniques, selon les explications du gouverneur de la Banque d'Algérie (BA), Rostom Fadhli, les réserves de change, hors or, ont atteint 44,724 milliards de dollars à fin septembre 2021 grâce à un fort recul du déficit de la balance commerciale, qui est passé de 10,504 milliards de dollars à fin septembre 2020 à 1,571 milliard de dollars à fin septembre 2021. «Ce recul important du déficit est dû principalement à la forte hausse des exportations de biens qui sont passées de 16,240 milliards de dollars à fin septembre 2020 à 26,402 milliards de dollars à fin septembre 2021, soit +62,3 %», a expliqué M. Fadhli, ainsi qu'au prix moyen du pétrole au cours des neuf premiers mois de 2021, qui a enregistré une hausse de 66,6 %, passant de 41,365 dollars/baril, au cours de la même période de l'année écoulée, à 68,917 dollars/baril. Parallèlement, les quantités d'hydrocarbures exportées exprimées en Tonne Equivalent Pétrole (TEP), ont augmenté de 20,9%. Il y a également d'autres facteurs liés à la gestion des deniers publics qui sont derrière cette stabilisation relative des réserves de change du pays, notamment la baisse de la facture des importations. Le Premier ministre et ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, soutenait au mois de septembre dernier devant les sénateurs qu'il s'attend à ce que la valeur des importations algériennes baisse d'ici la fin de cette année 2021 de plus de la moitié de la valeur enregistrée en 2014, pour atteindre 30,4 milliards de dollars. Soulignant dans ce sens que « cette baisse est un indicateur de l'ampleur de la corruption et du gaspillage que le pays a connu les années précédentes ». Force est de reconnaître que la rationalisation et le contrôle des dépenses d'importation, ainsi que l'élimination de la surfacturation des produits importés, qui a causé une véritable saignée au pays, constituent à côté d'autres paramètres, notamment la bonne santé du baril de pétrole, les causes essentielles qui ont gardé bien au chaud les réserves de change. Peut-on à l'avenir espérer les remettre d'aplomb ? |
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