Comment
admettre le fait que l'Algérie soit encore à la traîne économiquement parlant? De 2001 jusqu'à 2019, le pays a dépensé, en vain,
plus de 674 milliards de dollars comme investissements publics pour tenter de
moderniser son économie. Ces dépenses-là n'incluent pas, bien entendu, celles
des budgets des fonctionnements de l'Etat et de ses diverses institutions. En
vingt ans de règne sous Bouteflika, l'Algérie a mis en œuvre quatre programmes
de relance économique qui s'étaient avérés catastrophiques, à tous les niveaux.
Pendant ces deux décennies, l'investissement public a représenté en moyenne 13
% du Produit Intérieur Brut (PIB), soit le taux le plus élevé parmi les pays en
développement. Aussi, ce niveau est parmi les plus élevés au monde, en
comparaison avec la moyenne de moins de 4% du PIB dans les pays de l'OCDE,
l'organisation qui regroupe les 38 pays riches du monde, moins de 5% du PIB en
Amérique latine, et moins de 8% du PIB dans les pays asiatiques. Cependant, la
politique budgétaire expansionniste, menée par l'Algérie depuis 2000,
caractérisée par la mise en œuvre des programmes d'investissements publics,
avec les montants colossaux qui leur sont attribués, ont favorisé davantage le
recours au déficit budgétaire, passant ainsi d'un déficit quasiment nul en 2000
à près de 14% du PIB en 2005 et 20% du PIB en 2015. Une montée en flèche qui
laisse supposer que les recettes des hydrocarbures dépensées étaient
supérieures au prix référentiel fixé pour le baril. S'ajoute à cela le fait que
le coût élevé des transferts sociaux (soutien aux prix de produits de base, les
dépenses de l'éducation, de la santé, l'habitat et les dispositifs de l'emploi
de jeunes, etc.,) ait pesé lourd sur le budget de l'Etat, avec près de 30% du
PIB. Incapable de rentabiliser avec pragmatisme, tous ces
investissements publics, et impuissante face aux dérives financières des
transferts sociaux qui l'ont embourbée, avec bien-sûr les méfaits de la
corruption, dans le trou noir du déficit budgétaire, l'Algérie n'a pas pu
construire un véritable modèle économique fournissant la prospérité aux
citoyens. Un gâchis! Un grand gâchis pour nos jeunes
aujourd'hui qui fuient par pateras le pays à la
recherche d'un bonheur introuvable, hélas!