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Un simple
morceau de cuir rempli de vent et 22 acteurs sur un rectangle vert, de quoi
agir sur l'humeur de millions de personnes. Le sort au bout des 90 minutes, ou
plus, fera de vous quelqu'un de joyeux ou peut-être de malheureux. Ainsi, un
potin autour de la très passionnée explication entre les champions d'Afrique
algériens et les Étalons, nous apprend que l'équipe burkinabée
a embarqué dans ses bagages des marabouts et des voyantes. Darou shour darou ! Même si l'on sait
que le gri-gri et le maraboutage gangrènent le football africain depuis presque
toujours... C'est que depuis la «folle croisade» du onze national au pays du
Nil bleu, les passions se déchaînent. Démesurément. Surtout autour d'un homme,
coach Belmadi pour ne pas le nommer, flanqué du prestigieux
titre de «ministre du Bonheur national ». Pourtant, d'aucuns, ensorcelés par le
jeu à 11, ne se rendent pas compte qu'en football, seul le ballon n'est pas
payé ; et c'est pourtant lui qui prend le plus de coups...! Acte I : parce que
toute la vie d'ici-bas n'est rien d'autre qu'une affaire de coups. Sinon,
quelle différence y a-t-il entre un coup de pied
donné dans la fourmilière de nos déveines tenaces et un coup de boule aussi
«massacrant» que celui de Zizou, donné en plein dans la poitrine du colonialisme
«positif» ? Parce que sous des cieux particuliers, chaque maillon trop faible
de la grande chaîne alimentaire s'échine à réussir son coup à lui seul en
donnant le meilleur coup possible (et non imaginable) dans le dos troué de son
prochain ; un coup donné par derrière une épaule trop large vaut toujours mieux
que deux coups reçus en pleine tête... de Turc. Et comme tous les Algériens se
remettent à se shooter jusqu'à l'ivresse avec cette drogue douce fabriquée avec
juste un morceau de cuir engrossé de beaucoup d'air, les coups vont pleuvoir de
partout. Ils seront si nombreux que ça partira du coup du sort pour les uns,
jusqu'au coup de pot pour les autres, en passant par le coup de foudre assassin
pour le reste.
Acte II : le football étant d'abord une autre forme de harga virtuelle, c'est aussi un coup de crochet du gauche infligé à l'adversaire pour tenter de toujours rester dans le coup... en se tuant à mettre hors de coup celui qui veut nous couper notre organe le plus vital : le nez national. Le ballon rond étant avant tout une affaire de coups bas. Et comme rien ne vaut le coup d'une bonne dose de bonheur en carton-pâte, l'Algérien d'Oum Theboul à Z'dama est prêt à mourir debout pour voir onze hommes venger le destin d'un peuple en combat (sur) épique contre ses rêves détournés et son destin castré. Dernier acte : une histoire de coups finissant forcément par un autre mauvais coup, rien ne vaut plus le coup... qu'un coup de savate rageur donné dans le dos trop rond de ceux qui veulent nous couper le pif, en nous laissant juste nos bouches béantes pour ruer dans les brancards de ceux qui veulent nous couper les cheveux en autant de pipes cassées... |
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