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Avec un
nouveau Premier ministre qui occupe les devants de la scène nationale, on
arrive à oublier un peu que l'Algérie n'a pas encore un gouvernement depuis la
présentation par l'ancien Premier ministre de la démission de son gouvernement
le 24 juin dernier. On attend la formation du nouveau gouvernement depuis la
nomination du nouveau Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, le 30 juin dernier, chargé le jour même
par le président de la République de réunir son équipe dans les plus brefs
délais. Une semaine déjà s'est écoulée. La tâche est-elle plus compliquée de
regrouper un staff gouvernemental que celle qui a conduit à sa nomination, à
peine six jours après la démission de son prédécesseur ?
Choisir un seul homme et le placer à la tête d'un gouvernement est une étape pas trop contraignante, pas plus que celle qui lui incombe, soit former, lui-même, en concertation avec plusieurs parties, particulièrement les partis qui siègent à l'Assemblée populaire nationale (APN), qui ont plein droit de revendiquer des portefeuilles ministériels selon le prorata des sièges décrochés à l'APN. Revendiquer, ce mot à lui seul pourrait expliquer le retard accusé par cette démarche de recherche des têtes à installer dans des fauteuils. Où en est le Premier ministre dans cette première mission avant de passer aux choses sérieuses ? Des concertations sont en cours, certainement, entre le Premier ministre et les partis siégeant à l'APN, ainsi que le groupe des indépendants, mais absolument rien n'a filtré sur le fond des discussions. On sait seulement que le MSP veut rester à l'écart du prochain gouvernement, une position qui exprime son insatisfaction face aux places et aux rôles qu'on lui a accordé ou qu'on s'apprêterait à lui accorder au sein du prochain gouvernement, et que des partis comme le RND, El Bina et les indépendants sont favorables à une entrée au gouvernement, alors que d'autres partis restent très discrets sur le sujet, le FLN et El Moustkbal notamment, qui n'ont pas fait part, jusqu'à présent, de leurs intentions réelles, excepté des signes révélateurs à ce propos, qu'ils ont montré à l'issue de leur rencontre avec le président de la République, soulignant pour le premier qu'il est pour un gouvernement politique, accordant toute son importance à la participation des partis vainqueurs aux législatives du 12 juin pour «l'avenir du pays sur tous les plans», alors que le second parti a estimé pour sa part que les défis socioéconomiques exigent « l'unité » de toutes les forces politiques nationales. Ces deux derniers partis pèsent lourd sur l'échiquier politique et ils ont les capacités d'exiger des postes ministériels que d'autres pourraient également convoiter. Sans parler des ministres en poste dans l'ancien gouvernement et dont on ne veut pas se séparer. Pas de toute aise, donc, la mission de former le nouveau gouvernement. Les sensibilités sont à fleur de peau et il s'agit de manœuvrer avec délicatesse, en concordant les ambitions des uns et des autres. Alors, doit-on laisser les SG des ministères gérer plus longtemps encore les affaires courantes dans leurs secteurs ? |
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