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Le vent du
changement a soufflé très fort sur les listes des candidats aux élections
législatives anticipées du 12 juin prochain. La particularité de cette phase
pré-électorale demeure, sans conteste, le nombre fort important des rejets de
listes entières et de candidats exclus individuellement, qui a provoqué un
traumatisme au sein des partis politiques et des indépendants, touchés de plein
fouet par cette opération de contrôle et d'assainissement qui incombait à
l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). D'emblée, on relève que
près de la moitié de ceux qui ont exprimé leur intention de prendre part au
prochain rendez-vous électoral sont concernés. Au final, donc, seulement un
nombre de 2.490 listes ont passé le premier test avec succès et ont pu déposer
les formulaires de candidature dans le délai, sur 4.900 listes ayant retiré les
formulaires de candidature, selon les chiffres communiqués par le président de
l'ANIE, Mohamed Charfi.
Il s'avère que beaucoup nourrissaient des ambitions politiques démesurées ou souhaitaient simplement tenter leur chance de participer à ces prochaines élections législatives anticipées qui s'annonçaient très ouvertes, et qui représentaient une aubaine pour de nombreux jeunes notamment, sans mesure de la difficulté de la tâche ou du parcours du combattant pour arriver à la validation de leur candidature. De nombreux autres ont franchi ces étapes et pu déposer les listes de candidature dans le délai, mais n'échapperont pas au contrôle rigoureux et à l'application stricte de la loi, aboutissant à leur éjection. Seulement 1.483 listes ont été acceptées « sans réserve » pour prendre part aux élections législatives prévues le 12 juin prochain ! Un choc pour les partis politiques, qui ont demandé l'organisation d'une réunion avec le président de l'ANIE et sollicité l'ouverture d'une enquête impartiale au sujet de l'exclusion des listes de leurs candidats dans nombre de wilayas. Dans ce contexte, c'est le nombre très élevé des listes rejetées pour causes liées aux milieux suspects de l'argent et des affaires, en l'occurrence 1.199 listes concernées par ce motif de révocation, qui fait des vagues. L'article 200 de la loi organique relative au régime électoral, qui exige du candidat qu'il ne soit pas connu de manière notoire pour avoir eu des liens avec l'argent douteux et les milieux de l'affairisme, reste sujet à évaluation humaine, à un jugement de valeur social, qu'on pourrait discuter et contester. En tout cas, les motivations des exclusions en question, qui ont été rendues publiques et remises aux concernés, ouvrent droit à des recours devant le tribunal administratif. Recours qui ont été effectivement déposés par les concernés auprès des tribunaux administratifs du pays et ont atteint 847 dont 450 déposés par des partis politiques et 397 émanant de candidats indépendants. Pourquoi alors demander une réunion avec le président de l'ANIE, qui a finalement reçu les concernés à huis clos ? Est-ce par manque de confiance en la justice ou souhaiterait-on obtenir plus de souplesse de la part de l'ANIE, en matière de contrôle des dossiers ? La balle n'est plus dans le camp de l'ANIE du moment que sa mission a été accomplie et que, désormais, seuls les juges des tribunaux administratifs peuvent statuer sur les recours, et rétablir les cas exclus dans leur droit si, bien sûr, ce droit a été spolié d'une manière ou d'une autre. |
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