Le dernier
délai de dépôt des dossiers de candidature aux élections législatives
anticipées, du 12 juin prochain, a été légèrement repoussé en vertu d'une
ordonnance, signée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le fixant au 27 avril au lieu du 22 avril à
minuit. Déjà une ordonnance modifiant et complétant la toute fraîche loi
organique relative au régime électoral, publiée au Journal Officiel n° 17 du 10
mars dernier. Les délais de dépôt des dossiers de candidature aux élections
législatives du 12 juin ont été prorogés de cinq (5) jours à la demande de
l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), et après consultation
du Conseil d'Etat et du Conseil constitutionnel et avis du Conseil des
ministres. Tout semble, donc, répondre à une procédure tout ce qu'il y a de
plus légal sur le plan juridique. Quant aux motivations, c'est une toute autre
histoire.
La raison
d'Etat a-t-elle débordé sur la loi organique relative au régime électoral qui
stipule, dans son article 203 que le délai de dépôt des listes de candidatures
s'achève cinquante (50) jours francs, avant la date du scrutin ? Avec cette
prolongation de 5 jours du dernier délai de dépôt des listes de candidatures,
on sera à 45 jours francs au lieu des 50 jours fixés par la loi, avant la date
du scrutin, maintenue, elle, pour le 12 juin. Pourquoi une telle prolongation ?
A l'état brut, l'information en question ne donne aucune explication à ce
propos. Est-ce à cause des difficultés rencontrées par les candidats en matière
de satisfaction des conditions réglementaires à remplir pour la validation du
dépôt des listes de candidatures, notamment l'appui de ces listes des candidats
par des signatures individuelles d'électeurs inscrits sur les listes
électorales ? Il est à noter qu'il y a eu un véritable rush des candidats à la
candidature pour les législatives du 12 juin, donnant lieu à une distribution
de pas moins de 7.655.809 formulaires de souscription de signatures
individuelles aux postulants. Des ambitions politiques démesurées qui,
confrontées à la réalité, notamment les difficultés de remplir la condition de
collecte du nombre exigé des signatures d'électeurs inscrits sur les listes
électorales, se sont évaporées? Une prolongation pour
donner, donc, aux candidats plus de temps afin de récolter les dernières
signatures qui leur manquent ? Le président de l'ANIE, Mohamed Charfi, qui est intervenu dans la soirée du jeudi sur la
Télévision publique, soit plusieurs heures après l'annonce de cette
prolongation du délai de dépôt des listes de candidats, a livré ses
explications sur le sujet. Selon les arguments avancés sur ce plan, l'afflux
considérable des listes, au dernier jour du délai fixé, soit le jeudi, ne permet
pas aux commissions de traiter les dossiers en temps voulu, «c'est pour cela
qu'on a demandé un délai supplémentaire au président qui a compris la portée de
la demande, et qui y a répondu favorablement», a-t-il
précisé. Ajoutant que, d'une manière globale, les équilibres n'ont pas été
touchés par cette décision, puisque la date du scrutin est maintenue au 12
juin, ainsi que la campagne électorale, qui débutera comme prévue le 17 mai,
pour durer 23 jours, comme le stipule l'article 73 de la loi organique relative
au régime électoral. Enfin, qu'on l'ait voulu ou pas, ce sursis aidera
forcément les candidats qui n'ont pas encore clôturé la collecte des signatures
exigées.