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Si le
ramadhan a été un facteur stimulant de la flambée des prix, il n'est qu'un
élément parmi d'autres venu témoigner d'une gangrène
économique et sociale qui s'élargit. Les mécanismes des prix sont connus et il
est trop facile de faire porter la responsabilité de l'incendie particulière
des marchés sur le dos des commerçants. Il est inutile d'essayer de fermer les
yeux pour feindre que le dinar a bu la tasse d'eau et qu'il faille que tout le
monde reconnaisse qu'il est devenu question du bout du rouleau.
Les turbulences sociales s'étendent à tous les secteurs et il est constaté qu'elles perturbent des secteurs des plus névralgiques. Impôts, postes, éducation, douanes ne cessent d'annoncer la couleur grise d'un malaise anesthésiant des corporations névralgiques contre lequel des remèdes sont difficiles à trouver. On a vite fait d'accuser les grévistes d'acteurs maléfiques profitant d'un mois ardent pour jeter de l'huile sur le feu. Mais pouvaient-ils agir autrement quand le gouvernement a failli à des engagements pris à la va-vite pour tempérer les houles sociales qui se multiplient ? Les promesses ne sont plus nourrissantes et les incroyables incartades perpétrées par les anciens très hauts responsables ont fait naître chez la population un état d'esprit retors où peu de place est laissée à la solidarité collective. Le patriotisme prend un sale coup quand il est révélé qu'un Premier ministre s'était excellé dans le négoce clandestin des lingots d'or. De toute manière, il faudra se plier à l'aridité des ressources tant il est vrai qu'aucune richesse n'est créée. Les retraités verront encore leurs dus menacés d'hypothèque et par on ne sait quel sadisme non circonstanciel, aux pannes permanentes des réseaux informatiques et aux manques intempestifs des liquidités s'est adjointe une grève décriée. Les impossibles équilibres sont partout. Les travailleurs n'arrivent plus à joindre les deux bouts et l'Etat ne peut donner ce qu'il n'a pas. S'engouffrer encore dans une populiste et inconséquente mue salariale équivaudrait à donner un coup de grâce à la situation économique du pays déjà livrée à un naufrage assuré comme le sont la plupart des pays. |
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