A quoi rime
l'ouverture par le parti du président français Emmanuel Macron, La République
En Marche (LREM), d'un comité à Dakhla, une ville du Sahara occidental sous
occupation marocaine ? Dans un communiqué partagé sur le
compte officiel de l'ambassade du Maroc en France, le parti LREM argue la
nécessité de se rapprocher des Français vivant dans cette zone, de facto mise
sous la souveraineté du Maroc, en qualifiant la ville de Dakhla sise dans les
territoires sahraouis occupés de «territoires sud du Maroc», mais cela ne peut
convaincre personne vu le nombre réduit de Français qui pourraient s'aventurer
à vivre dans ces lieux et qui, même s'il en existe quelques-uns, ils auraient
plus besoin d'un consulat que d'un comité d'une formation politique. La
France officielle, contrairement à d'autres pays, aurait-elle préféré confier
la mission de reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara à un
parti politique, de surcroît celui du président Macron, qui n'aurait de toute
évidence pas bougé le petit doigt sans l'ordre de l'Elysée.
C'est la
politique des «petits pas» du président Macron envers ces anciennes colonies de
la France qui restent très sensibles à ses faits et gestes ? Après la politique
des « petits pas » sur le dossier mémoriel avec l'Algérie, avançant d'une
manière «discontinue et dispersée, en deçà des attentes», comme l'a relevé le
ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Amar Belhimer, la France semble emprunter la même tactique sur
le chemin d'une reconnaissance de souveraineté du Maroc sur le Sahara
occidental. Et probablement l'ouverture en toile de fond d'un consulat français
à Dakhla pour satisfaire les exigences du Roi Mohamed VI et se tailler une part
dans les projets d'investissement que fait miroiter le royaume aux pays qui
accepteraient d'ouvrir des représentations diplomatiques dans cette ville.
Jusque-là, on sait pertinemment que la France épouse les thèses du Maroc à
propos du plan d'autonomie pour le Sahara occidental, mais on ne pensait pas,
vraiment, que le président français franchisse allègrement le pas de la
reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, comme l'a
fait avant lui l'ex-président américain Donald Trump.
Car, la sensibilité du dossier ne pourrait pas laisser indifférent le voisin de
l'Est, l'Algérie, qui ne resterait pas sans broncher si pareil développement de
la situation se produisait. D'ailleurs, rien que ces murmures ont provoqué la
colère d'Alger, et on n'a pas hésité à le montrer d'une manière aussi brutale
que l'est ce « petit pas » du parti du président français. Dans le même
contexte, l'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en
Algérie, Abdelkader Taleb Omar, a souligné que la politique de la France est
«contradictoire et hypocrite», dénonçant la position du parti au pouvoir en
France, qui est une «violation» de la légalité internationale et du droit du
peuple sahraoui, rappelant la position du Conseil de sécurité onusien et de
l'Union européenne en faveur d'une solution pacifique dans un cadre onusien. Et
l'Algérie ne s'est jamais cachée de son soutien à la cause sahraouie.