Et comme
ça, la guerre de quatrième génération, plus communément appelée G4G, est déjà à
nos portes. Au point que certains «experts et autres douctours»,
habitués des plateaux TV, ont suggéré aux autorités de faire appel aux psys
pour adresser la «parole officielle» aux Algériens, et leur éviter, ainsi, de
tomber comme un «fruit mûr» dans l'escarcelle de l'impérialisme mondial. «Qui
croit devoir fermer les yeux sur quelque chose se voit bientôt forcé de les
fermer sur tout», disait je ne sais quelle caboche bien née. Parce que
l'histoire de la communication est aussi ancienne que celle de l'humanité, il
existe aussi une communication dite «virale» : celle qui consiste à développer
des programmes de communication qui puissent se transmettre non pas par la voie
de la raison ou des organes sensitifs, comme la bouche et l'oreille par
exemple, mais par celle du sang, un peu comme un virus qui grignote un corps
malade. Insoluble théorie comme celle de la poule et des œufs, la question,
posée à la cantonade, consiste à savoir où se situe exactement la ligne de
démarcation, si ténue soit-elle, entre la communication dite « officielle » et
la langue officielle de communication. Parce qu'un problème de communication
veut d'abord dire un problème de transparence, cela est d'autant plus vrai que
le vide a toujours été l'ennemi originel de la nature. A rebours de l'ère dite
«numérique », sous nos latitudes toujours aussi particulières, communiquer
c'est un peu comme les hommes du désert, lesquels, par une curieuse conception
du temps et de l'espace, ont tendance à rapetisser les choses, jusqu'à leur
portion infiniment petite. Faut-il, encore une fois, se résoudre, un doigt...
dans l'oreille, que la rumeur est la seule diseuse de choses « vraies », dans
un pays où communiquer est le seul métier que nous n'ayons jamais su faire ?
Sans se laisser embarquer dans les mauvaises galères, force est de constater
que le pays a d'abord un mal fou à se parler à lui-même. De nos peurs «
ataviques » de nous dire la vérité en face, à cette manie tenace de croire que
la «vérité» vient toujours « d'ailleurs » et pas de chez nous, comment veut-on
qu'un peuple sous-informé échappe aux grilles des lectures formatées en
laboratoires clandestins pour inoculer «une info », clefs en main, à une
opinion publique qui veut simplement savoir, et surtout bien comprendre, ce qui
se passe dans leur propre bled.