Il y a un
peu plus d'un an, un petit «machin» de rien du tout s'est incrusté, de manière
directe ou indirecte, dans notre vie et a chamboulé depuis, ne serait-ce que
provisoirement, nos habitudes. Il y a un peu plus d'un an, nous avons basculé
dans une espèce de panique générale, notre mobilité a été réduite, nous nous
sommes masqués et cloîtrés entre quatre murs ou derrière des frontières pour
échapper à une menace invisible. Il y a un peu plus d'un an, le sentiment de la
mort s'est fait plus pressant dans nos esprits, alors que nous avions fait tout
notre possible pour le tenir à l'écart de la sphère de la conscience. Il y a un
peu plus d'un an, des Etats qui avaient la maîtrise de la technicité la plus
pointue ont été confrontés soudain à leur vulnérabilité. Il y a un peu plus
d'un an, un petit grain de sable est passé par là et a enrayé toute la machine
! Dans un documentaire qui a été récemment diffusé sur la chaîne de télévision
franco-allemande Arte, le réalisateur belge Alain de Halleux
a décrit ce virus Covid-19, qui nous fait tant de misères, comme «le plus petit
sonneur d'alerte». «Il faut écouter ce qu'il a à nous dire sur notre propre
rapport au monde et au reste du vivant. Ce petit messager nous dit en fait :
«Les gars, vous foirez complètement dans votre rapport à la nature !» Il nous
dit «qu'il est grand temps qu'on se rassemble pour affronter nos vrais
problèmes». Ce qui est arrivé à l'humanité, il y a un peu plus d'un an, cela
pourrait être alors non plus un malheur mais une chance !