On pourrait
lui trouver toutes les excuses d'une conjoncture difficile, marquée par une
double crise sanitaire et économique, parfois entièrement fondées, mais le
bilan de la première année du gouvernement Djerad
reste, pour le moins qu'on puisse dire, très modeste. C'est l'avis général qui
se dégage de l'opinion d'observateurs avisés, du citoyen lambda et des nombreux
internautes qui se sont étalés en commentaires caustiques sur le maigre bilan
de l'activité annuelle du gouvernement. Le président Tebboune,
lui-même, trouve ce bilan annuel de l'activité du gouvernement mi-figue,
mi-raisin. Comme on l'a dit, il y a « du positif et du négatif », a-t-il lancé en direction du Premier ministre lors d'une
brève intervention avant son départ pour l'Allemagne afin de poursuivre le
protocole thérapeutique. L'apostrophe, avec un sourire taquin, en dit long sur
son estimation propre du travail accompli par son gouvernement dans la foulée
de la valorisation d'une mobilisation de l'ensemble des responsables,
soulignant particulièrement les efforts de l'armée et remerciant les
institutions élues. Seul le gouvernement n'a pas trouvé de mots plus méritants
dans sa brève allocution devant les hauts responsables de l'Etat, venus le
saluer avant son départ pour l'Allemagne à partir de la base de Boufarik.
Est-ce un prélude à un imminent remaniement ministériel, qui n'attendrait pas
la fin du processus de la dissolution de l'Assemblée populaire nationale (APN)
et le dégagement de nouveaux élus après l'organisation des législatives, qui
déboucherait d'une façon ou d'une autre (majorité présidentielle ou
parlementaire) sur la constitution d'un nouveau gouvernement, totalement
remanié s'il résulte des législatives une majorité parlementaire, de laquelle
le président désignera un Chef de gouvernement qui formera son exécutif ? Rien
n'empêche le président de la République, qui a désigné les membres de ce
gouvernement, sur proposition de son Premier ministre, selon le principe d'une
majorité présidentielle, de recourir à un remaniement ministériel, qu'il soit
limité ou vaste. On a déjà assisté à un remaniement ministériel opéré au mois
de juin dernier, touchant les départements des Finances, l'Enseignement
supérieur, l'Agriculture, les Transports, le Tourisme et un chamboulement dans
le secteur de l'Énergie, ainsi que deux récents changements à la tête des
départements du Travail et des Transports, pour des causes « localisées »,
engageant individuellement les deux ministres concernés. Mais quand il s'agit
de l'évaluation globale du rendement de tout le gouvernement par le président
de la République, cumulant de « bons » et « mauvais » résultats, la logique
voudrait qu'on se sépare des ministres défaillants pour une meilleure
performance du travail du gouvernement. N'est-ce pas que le principe de
l'efficacité et de la compétence est un critère capital adopté par le président
Tebboune dans la désignation des candidats aux postes
de responsabilité ? Il faut rappeler sur ce plan que l'évaluation du bilan
2020, des différents secteurs ministériels, n'a pas encore été achevée, et elle
le sera probablement lors de la prochaine réunion du Conseil des ministres,
comme le souligne un communiqué de la présidence de la République. Un sursis
pour les ministres qui n'ont pas fait leurs preuves ou bénéficieront-ils
de circonstances atténuantes et continuer leur mission jusqu'à l'avènement, pas
trop lointain, d'une nouvelle APN ?