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Comment se comporteront les Algériens de l'étranger lors du
référendum constitutionnel du 1er novembre ? Le vote des expatriés reste une
inconnue à la veille de cet important rendez-vous. Les animateurs de la
campagne référendaire, qui se sont fortement mobilisés durant trois semaines
pour défendre avec force et argument le « Oui », n'ont pas manqué de souligner
que le projet d'amendement constitutionnel soumis au référendum populaire le
1er novembre consacrera un rôle économique et social important à la communauté
algérienne résidant à l'étranger, tout en préservant la dignité des vivants et
celle des morts, qu'on ne pouvait même pas rapatrier pour les enterrer sur le
sol de leurs aïeux. On rappelle également que l'exclusion de cette communauté
par la Constitution de 2016, interdisant l'accès à certains postes de
responsabilité aux binationaux (art. 63) notamment, ne sera qu'un mauvais
souvenir d'une sombre période marquée par tant d'injustices. Déjà, bien avant
l'avènement de la nouvelle Constitution, le président Tebboune
a montré tout l'intérêt que porte le pays à ses enfants vivant à l'étranger.
Mais quel écho tout cela devrait-il avoir ? Les électeurs de la communauté
algérienne installée à l'étranger vont-ils répondre
massivement à l'appel du devoir et exercer leur droit en exprimant leur choix
entre le « Oui » et le « Non », ou va-t-on encore assister à une forte
abstention qui nous rappellerait le faible taux de participation à l'élection
présidentielle du 12 décembre dernier ? Les enjeux sont presque identiques,
voire une continuation sur une même ligne pour poser le premier jalon de
l'Algérie nouvelle, mais les sentiments seraient plutôt tempérés par rapport à
la présidentielle, qui a connu de graves dérives qualifiées d'antidémocratiques
par de nombreux observateurs. Les opposants à l'élection présidentielle ont
tout fait, en effet, pour empêcher les expatriés de rejoindre l'urne, allant
jusqu'à les intimider devant les portes des centres de vote, en sera-t-il de
même ce 1er novembre ? Sur près d'un million d'électeurs recensés à l'étranger,
seulement 8.69% ont voté à l'élection présidentielle du 12 décembre, un faible
taux en partie dû au climat tendu créé par les opposants à cette élection, mais
le rendez-vous du 1er novembre pourrait présenter un autre portrait de la
participation des expatriés.
Aucune élection ne ressemble à une autre. Et il y a également cette évolution dans les positions des électeurs, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, dont il faut tenir compte sur le plan des tendances à l'abstention, à la participation et au boycott. Reste que les paramètres disponibles ne permettent pas de sonder avec précision ces penchants. En raison de la crise sanitaire, qui rend très difficile, voire impossible, tout déplacement à l'étranger, aucun média n'a pris le pouls de cette communauté algérienne établie à l'étranger au sujet du référendum constitutionnel, ni aucune rencontre organisée à l'étranger par les animateurs de la campagne référendaire. Bien sûr, il y a les représentations consulaires, présentes sur place, qui peuvent jouer un rôle dans le sens de la sensibilisation au vote, mais rien n'a filtré à ce propos. Une discrétion totale entoure ce genre d'activité, si activité il y a. De toute évidence, on devrait attendre le 1er novembre pour être fixé sur le comportement de vote des Algériens en général, et les expatriés en particulier, dont la distance qui les sépare de leur pays a été distendue par la Covid-19, en sus d'autres facteurs qui diffèrent des conditions de déroulement du vote à l'intérieur du pays, à l'exemple des longues distances à parcourir pour rallier les centres de vote dans un contexte marqué par le reconfinement à travers de nombreux pays, particulièrement en Europe où se concentre un grand nombre d'électeurs. |
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