Assiste-t-on à une guerre d'usure ou de positions entre
certains experts économistes ou autres avis d'analystes et le président Tebboune ? Malgré une orientation franche et sans
équivoque, martelée publiquement à maintes reprises par le président Tebboune, soutenant que l'Algérie ne recourra ni à
l'endettement extérieur ni au financement non conventionnel ou planche à
billets, il se trouve que certains avis prédisent le contraire, estimant que
l'Algérie ne pourrait éviter le spectre du Fonds monétaire international (FMI).
Ainsi, dans un article publié par l'hebdomadaire ?Jeune Afrique', l'auteur
commence même à percevoir des « signaux » qui laissent entrevoir une possible
ouverture à l'endettement extérieur, considérant que la nomination du nouveau
gouverneur de la Banque centrale d'Algérie, Rosthom Fadli, qui a passé 30 ans au sein de la direction générale
des relations financières internationales, verse dans cette thèse. Non sans
étayer ses propos par un grave ralentissement de l'économie algérienne,
accentué par la chute du prix du baril de pétrole et la crise sanitaire,
installant l'Algérie au bord de la crise financière plus que jamais,
relèvera-t-il. Chacun est libre de ses opinions sur le sujet, mais de là à
vouloir forcer le destin qui entraînerait l'Algérie vers l'endettement
extérieur, tout en noircissant au passage son avenir économique, on serait
tenté de lire une animosité pas aveugle du tout, voire même bien tendancieuse.
La crise économique et financière ne touche pas seulement l'Algérie, mais
pratiquement tous les pays, pourquoi alors focaliser sur l'Algérie ? Et puis,
le pays paraît mieux loti que d'autres, pour ne pas citer ceux à qui plairait
cet article. Avec des réserves de change qui continuent, certes, de
s'amenuiser, mais qui atteignent quand même les 46,8 milliards de dollars,
selon le dernier chiffre livré par le projet de loi de finances 2021, pourquoi
irait-on vers un endettement extérieur ? Sans oublier dans ce contexte d'en
adjoindre les revenus pétroliers de l'ordre de 23, 21 dollars. Ainsi que
l'ambitieux plan de relance économique, qui ne souffre ni de la faiblesse des
idées ni du manque de financement. Peut-être que, pour ne pas lui prêter qu'un
avis malintentionné, l'auteur en est resté dans ses référents à l'ancien
système, qui aurait, il est vrai, provoqué la ruine de l'Algérie dans ces circonstances
de crise sanitaire doublée d'une détresse économique mondiale. Certainement que
rien ne serait facile pour sortir indemne de ce périlleux chapitre, mais les
atouts existent bel et bien. L'Algérie tient le coup bien des mois après
l'apparition de la pandémie et la chute des prix du baril de pétrole. Certains,
aux antipodes de cet article publié par ?Jeune Afrique', dont l'analyse
américaine publiée le 12 mai dernier par «Washington Times», affirment même que
les réformes économiques et constitutionnelles «courageuses» engagées par le
président Abdelmadjid Tebboune devraient aider
l'Algérie à surmonter la crise économique et à en sortir plus forte que jamais.
En tout cas, il serait important de se rappeler la fermeté du ton employé par
le président Tebboune quand il assure que l'Algérie
ne recourrait ni à l'endettement extérieur ni à la planche à billets, pour
comprendre que rien de tel ne serait envisageable dans le court et moyen terme.
Pour le long terme, on pourrait toujours faire des prévisions, mais quel expert
a inclus dans ses calculs l'apparition de la pandémie de ce nouveau coronavirus
en 2020 ?