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Lancée le 7
octobre dernier, la campagne référendaire sur le projet d'amendement de la
Constitution, soumis à référendum populaire le 1er novembre prochain, va son
chemin 21 jours durant. Sans conjecturer sur l'impact de cette campagne encore
à ses premiers pas, et malgré une situation sanitaire qui prône la prévention
contre la propagation du Covid-19 lors des rassemblements, on peut dire que le
débat public se déroule dans des conditions optimales de sérénité. En attendant l'entrée en lice des représentants de la société
civile dans la campagne, les leaders de nombreux partis et organisations de
masse qui plaident pour le «oui» se succèdent aux tribunes pour convaincre les
électeurs de voter «oui» pour la nouvelle Constitution, socle de l'Algérie
nouvelle, en expliquant ses dispositions qualifiées par les concernés
d'inédites en matière de libertés, d'indépendance de la justice, de bonne
gouvernance et autres thèmes développés dans ce contexte, dont l'élargissement
du rôle du Parlement et de l'opposition et la ferme confirmation du principe du
contrôle à tous les niveaux.
Mais, selon des observations largement partagées au sein des citoyens, loin de la teneur des articles de la nouvelle Constitution, certains partisans du «oui», dont les visages et les positions se confondent avec l'ancien système, seraient mieux avisés de rester dans l'arrière-scène pour ne pas créer un effet repoussant au sein des électeurs acquis naturellement au changement. D'autres partis ont opté pour la participation en donnant comme consigne de vote le «non» à leurs partisans, à l'exemple du MSP, qui reste fidèle à ses positions, ayant déjà boycotté la séance de l'APN consacrée à l'approbation du projet d'amendement de la Constitution, et qui a refusé de participer à l'élection présidentielle du 12 décembre 2019. Un «non» prédéterminé dans ses gènes politiques depuis le refus opposé par l'armée et plusieurs partis à la «transition politique» post-Bouteflika, en 2018, soumise par le président du MSP, Abderrazak Makri ? De toute évidence, «la transition politique» présentée par le MSP comme cadre idoine de sortie de la crise, et qui a rencontré un niet catégorique de la part des principales parties influentes sur la scène nationale, façonne depuis ses positions et ses avis sur les grands dossiers politiques d'actualité. Aussi, armés d'arguments religieux, qualifiant le texte proposé en référendum de «projet laïc qui n'accorde pas l'importance qu'il faut à l'Islam et à la langue arabe, le Front de la justice et du développement (FJD), présidé par Abdellah Djaballah, a également appelé à voter «non» le 1er novembre. Pour sa part, le FFS, qui assimile le référendum à un plébiscite «pour la pérennité du régime», plaide pour un changement réel du système de gouvernance à travers un processus constituant, alors que le RCD qualifie carrément le prochain référendum de provocation. D'autres partis ont laissé libre choix à leurs militants et certains n'ont pas encore tranché la question après trois jours du démarrage de la campagne référendaire. Mais tout reste encore imprévisible, comme un trait de caractère des électeurs algériens. L'enjeu du vote, très important pour le président de la République et les Algériens, tous bords confondus, est logiquement projeté dans ses grandes lignes, pas encore tracées en l'absence totale des sondages, soit une abstention enveloppée dans un comportement électoral de fait où se mêlent le politique et l'apolitique, un boycott très politique qui veut se mêler à ses flancs à la catégorie des abstentionnistes et à une participation des électeurs fidèles qui vont aux urnes par conviction politique avec une réponse cadrée à la question soumise au référendum, ou juste pour exercer leur devoir. Quelle option sortira gagnante de l'urne, le «oui» ou le «non» au projet d'amendement de la Constitution ? La réponse est au bout du décompte des voix dans la soirée de cette journée mémorable de l'histoire de l'Algérie, et qui a emprunté à sa symbolique le slogan de la campagne référendaire sur le projet d'amendement de la Constitution, «Novembre 1954: la libération, Novembre 2020 : le changement». |
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