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La période
de disette que traverse le pays a imposé la nécessité de lever le voile sur les
profondes anomalies qui n'ont cessé de couver dans le bercail des grandes
entreprises publiques nationales. Au moment où d'ex-hauts responsables
politiques sont sonnés par de lourdes condamnations pour de graves nonchalances
dans leurs gestions, il était inconséquent de garder les yeux fermés sur une
configuration économique pétrifiée sinon permissive qui caractérisait
l'administration et l'ensemble des biens de la communauté. Sœurs jumelles et
complices, la corruption et la bureaucratie aux noms outrageusement vagues, par
délibération morbide, ont été le frein au développement et les nourrices de
l'ensemble des injustices que le peuple a dû consommer en silence. Ce sont
aussi elles les principales résultantes de la perte de la stature de l'Etat et
du ternissement de la confiance des Algériens en leurs dirigeants.
Il est su par tout le monde que la chansonnette de l'homme qu'il faut à la place qu'il faut n'a été qu'un trompe-l'œil et un slogan pour faire bonne figure face à une masse populaire sachant à quoi s'en tenir. Qu'un diplomate algérien en fonction dans une importante capitale européenne avoue qu'il n'avait pour mission que celle de porter les valises familiales suffit à indiquer la nature et l'esprit de la marche débridée du pays. Il suffit de scanner la composante humaine de l'administration et des entreprises pour dévoiler la nature des recrutements et découvrir les truchements familiaux et amicaux qui ont dénaturé le cours normal de l'évolution du pays. Celle des antennes algériennes et des représentations à l'étranger suggère colère et désolation. Il est presque prêté à rire quand on découvre qu'un simple appariteur d'une représentation ne doit son nid douillet et fructueux qu'à une très forte et haute recommandation. On comprend alors pourquoi le chef de l'Etat fait d'un lever du voile son premier cheval de bataille et pourquoi sa première visée concerne les mastodontes de l'économie algérienne. |
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