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Aux USA, le
culte de la célébrité est tellement important que d'aucuns se muent en tueurs
en séries pour avoir leur biopic. George Floyd n'en est pas un;
il a fait de la prison pour possession de drogue et vols, mais n'a jamais tué
personne. Il a été par contre tué, le 25 mai 2020, par un policier qui l'arrêta
et le maintint au sol menotté, avec son genou sur le cou pendant plus de huit
minutes, jusqu'à ce que mort s'en est suivie. Une ?bavure' policière de plus et
le nom du malheureux George fait le tour de la planète suite aux manifestations
et émeutes qui ont embrasé l'Amérique. Des centaines de villes américaines
protestent contre cette énième violence policière, mais aussi à Accra, Nairobi,
Lagos, Tokyo, Istanbul, Bordeaux, Athènes, et beaucoup d'autres villes dans le
monde. L'Université de la Caroline du Nord et celle d'Alabama lancent une
bourse d'étude en son honneur et des peintures murales font leur apparition, un
peu partout. Floyd y apparaît en ange à Houston et en saint pleurant des larmes
de sang à Naples. Les médias reprennent en chœur l'expression « doux géant »
utilisée par son frère Philonese. Le policier responsable de sa mort et qui n'a
pas intérêt à se montrer dehors, a lui aussi acquis une notoriété si triste que
seule la terre s'affaissant sous ses pieds peut lui être salvatrice par ces temps-ci.
Au-delà de la tragique mort d'un homme, il y a cette culture de la célébrité
que même la mort n'arrive pas à atténuer. Gageons que des nouveaux nés
afro-américains, mais pas que, seront prénommés George Floyd, quelques rues
porteront son nom et il s'en trouverait des jeunes éperdus cherchant la noise
aux policiers pour finir comme lui. Dans une déclaration à une chaîne de télé
locale, son ami d'enfance, Jonathan Veal a raconté « qu'il disait vouloir
toucher le monde. Il voulait avoir un impact sur le monde». Il a véritablement
touché le monde au prix de sa vie. Reste à savoir si sa mort impactera son pays
et mettra fin à cette interminable série de ?bévues' policières.
Les récentes ébullitions qui secouent les USA suite à l'assassinat de George Floyd devenu célèbre post-mortem, n'est pas sans nous rappeler que l'équation noire n'a pas encore trouvé de solution dans la plus grande démocratie du monde. Et le cas George Floyd n'est qu'un énième cas de ?bevue' policière. D'aucuns ont vu dans l'accession de Barack Obama, à la tête de l'Amérique, un signe de la fin du cauchemar des Noirs, cauchemar entamé par la traite d'esclaves, le Ku Klux Klan, la discrimination raciale, etc. L'accession des Noirs aux postes politiques, à la richesse, ne traduit en fait qu'un petit pas dans la recherche de l'égalité entre Blancs et Noirs. Et ce malgré les Toni Morrison, Louis Armstrong, Joe Louis, Mohamed Ali, Carl Lewis, Michael Jackson, Michael Jordan, Denzel Washington, Oprah Winfrey, Morgan Freeman ... qui ont contribuée à la puissance américaine sur les plans culturels, sportif. L'appellation Afro-Américain constitue l'ultime parade contre la discrimination dont sont victimes les Noirs. Elle fait suite au fameux Black is Beautiful, The Nation of Islam et tant d'autres identités que la race noire voulait substituer à l'américanité qui leur était obstinément refusée. Utilisé pour la première fois, en 1782, la désignation African-Amercan doit sa popularité à Malcolm X qui l'utilisait au lieu de personne de couleur ou encore nègre. Les Afro-américains ne sont considérés que comme des affreux Américains. |
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