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![]() ![]() ![]() ![]() La question
mémorielle revient à l'ordre du jour dans l'agenda du gouvernement. Reste à se
demander si le sujet tiendra la route solidement ? Certaines
questions sont réactualisées depuis près de quarante ans, comme la demande des
archives, d'autres viennent et reviennent au gré des humeurs politiques, pour
finir par se tasser, sans ne jamais aboutir à rien, à l'enseigne de la loi
portant criminalisation du colonialisme français, proposée au mois de février
2009 par 125 députés, et autour de laquelle le débat n'est point épuisé jusqu'à
ce jour, ainsi que la récupération des crânes des martyrs exposés au musée de
l'Homme de Paris et le dossier des disparus de la guerre. Faisant toute
une histoire de cette question mémorielle. Il est nécessaire de comprendre que
les dossiers mémoriels ont un caractère passionnel des deux côtés de la rive
méditerranéenne, et que la chape de plomb qui recouvre ce puits de l'histoire
reste encore et toujours pesante. Et les contours des réponses à cette question
mémorielle, qui fait naître la controverse à chaque fois qu'on l'évoque, n'ont
jamais été complétés, parfois à cause de la démarche algérienne, elle-même, qui
n'arrive pas à réaliser ses desseins par manque de clairvoyance et de volonté
politique, et dans d'autres circonstances, toute approche dans ce sens est
torpillée par les nostalgiques de l'Algérie française. Riche de cette
expérience, le gouvernement algérien emprunte une nouvelle conduite, contre
laquelle on ne peut qu'avaler sa contrariété, soit l'entame de la construction
de cette mémoire sans rien solliciter de l'autre partie. Le dernier Conseil des
ministres en a, en effet, tracé les grandes lignes, avec une clarté, un
dévouement et une détermination qui laissent entendre que, cette fois-ci,
l'initiative est sérieuse et qu'elle sera constante. Désormais, tiendra à le
souligner dans cet ordre d'idées le président de la République, il s'agit d'un
devoir national sacré qui ne tolère aucun marchandage et qui restera en tête
des préoccupations de l'Etat.
A commencer par l'institution de la Journée nationale de la mémoire le 8 mai, qui viendra rappeler chaque année les atrocités commises par le colonialisme français. Et le président Tebboune tiendra à mettre les points sur les «i» en soutenant que notre histoire et notre fierté nationale ne sauraient faire l'objet d'aucun marchandage. Ainsi que le lancement envisagé d'une chaîne de télévision thématique de haut niveau consacrée à l'« Histoire» de l'Algérie. Et il faut bien croire dans ce nouvel état d'esprit que la France a tout intérêt à faire preuve de coopération dans le règlement des grands dossiers liés à la mémoire, pour participer à l'instauration de relations bilatérales normalisées, comme tiennent à le souligner à chaque occasion les autorités algériennes. Le président français, Emmanuel Macron, qui a qualifié la colonisation française de «crime contre l'humanité», doit aller au bout de la logique mémorielle. |
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