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PETITE PRESSION, GRAND CHANTAGE
par Abdou BENABBOU
Les
Algériens ont raison de se fâcher contre une frange d'intellectuels et de
médias français qui érigent l'Algérie comme sujet de fixation, braquant leurs
yeux avec le petit bout de la lorgnette à mauvais escient. La réaction
officielle des autorités françaises était connue à l'avance à la suite de la légitime
mauvaise humeur de la diplomatie algérienne et elles ont répété que leurs
médias étaient libres et que la sacro-sainte liberté d'expression en France est
couverte par une large liberté. Soit !
Sauf qu'en
la circonstance la bien nommée chaîne TV5 a tout d'un bras armé officiel qui ne
s'est pas rendu compte de la nécessité professionnelle imposée à un de ses
correspondants de faire la part des choses entre le fait d'informer et celui de
manifester. La justice algérienne n'est quand même pas caractérisée par un
niveau de débilité pour outrepasser son rôle et l'accomplir avec légèreté.
L'impulsivité du documentaire télévisé par la chaîne française ne peut donc
apparaître que comme une tentative de pression à la limite d'un chantage trop
visible pour ne pas être décrié. Au cours des manifestations des gilets jaunes,
on n'a pas vu un seul correspondant de presse contrarier sa profession en
brandissant une hostile pancarte d'une main et une caméra d'une autre. Pour le
reste, il n'est nul besoin de se perdre dans des considérations de géostratégie
sinon de regretter de ne pas voir étaler toutes les informations que détient la
justice. Les braises libyennes, syriennes, irakiennes et subsahariennes ne sont
pas près d'être éteintes et il est de bon augure pour que tout soit dit.
Ce n'est
sans doute qu'un détail et la diplomatie se doit de dépasser les tenants des
gestes et dits maladroits qui ne militent en aucun cas pour les peuples
algérien et français. Pour peu que l'on s'instruise des malheureuses
expériences passées, l'avenir pourrait être radieux pour la France et
l'Algérie. La situation déplorable du monde actuel n'est pas du tout propice
aux petits calculs qui déstabiliseraient davantage une région névralgique déjà
sérieusement perturbée. Les deux peuples avec une conscience affirmée attendent
à ce que d'autres chats soient fouettés.
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