Le
plaidoyer présidentiel en faveur de l'exploitation du gaz de schiste fait jaser
les chaumières, même si tout le monde ne sait pas de quoi il retourne
exactement. « Personnellement, je ne comprends pas pourquoi certains refusent
l'exploitation du gaz de schiste et préfèrent recourir à l'endettement
extérieur. Pourquoi ? Le débat est long et complexe, nous le laisserons d'abord
aux spécialistes avant la décision politique, qui viendra au moment opportun »,
avait répondu le Président Tebboune à une question
sur ce « dossier explosif » qui déchaîne les passions. Thème porteur « récupéré
» par le Hirak populaire pour se replacer dans
l'arène des revendications-leitmotiv qui sont les siennes, le gaz de schiste, «
ce mal nécessaire » selon Tebboune, est, pourtant,
loin de faire l'unanimité au sein même de son gouvernement. D'aucuns ont vite
fait de « sortir les archives » et rappeler la montée au créneau de l'actuel
ministre de l'Enseignement supérieur, le polytechnicien Chemssedine
Chitour, qui pensait encore en 2019 que le gaz de
schiste « est une calamité », même s'il tempérera quelque temps plus tard son
pessimisme en estimant que le gaz de schiste « sera une richesse le moment
venu, quand la technologie sera mature ». Autre poids lourd du gouvernement, le
« volcanique » Ferhat Aït Ali, ministre de l'Industrie, qui, lui, avait
carrément parlé de « blague de mauvais goût » s'agissant de cette ressource non
conventionnelle. Mais quid de la loi sur les hydrocarbures et la place réservée
à ce gros chapitre qu'est le gaz de schiste, ce « cadeau empoisonné » que l'on
veut offrir sur un plateau doré aux majors pétrolières étrangères bien connues
de tous ?
Faute d'une
vraie transition énergétique, le gaz de schiste, un « casus belli » dont se
serait bien passé le néo-gouvernement qui risque bien de se retrouver,
nez-à-nez avec une partie des Algériens qui expriment ouvertement son hostilité
à l'exploitation de cette ressource non conventionnelle qui divise les
Algériens. Et leur fait peur surtout !