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Boualem Sansal vient d'écrire un nouveau livre
«Le train d'Erlingen».
L'action se passe en Allemagne dans une ville assiégée par des ennemis dont on ignore à peu tout, à part qu'ils s'appellent « les Serviteurs » et qu'ils ont décidé de faire de la soumission à leur Dieu l'unique loi de l'humanité. La population, est plongée dans l'attente fébrile d'un train qui devrait lui permettre de fuir, mais cette attente se prolonge indéfiniment, le train bloqué par neige n'arrive pas. L'histoire nous est contée au travers des lettres qu'Ute vonErbert, prisonnière de la ville assiégée et héritière d'un puissant empire industriel, adresse à sa fille Hannah qui vit à Londres. Dans son style, grâce à une construction de récit très élaborée et très maîtrisée, l'auteur nous décrit de façon libre et souvent sarcastique, le délitement d'une société qui n'a pas su ou n'a pas voulu voir l'avancée d'une foi sectaire et les ravages qui en découlent. On retrouve le thème majeur du précédent roman De Boualem Sansal : 2084 qui ne cesse d'alerter sur les zones de fragilité des démocraties fatiguées et sur la lâcheté et l'aveuglement de certains dirigeants face à la montée des intégrismes. La presse européenne salue « Le train d'Erlingen » comme un ouvrage de grande littérature qu'il convient « Le serment des Barbares paru en 1999, Boualem Sansal se confirme comme un de nos plus grands écrivains, dont l'œuvre a déjà été couronnée par de nombreux prix littéraires, notamment le prestigieux prix de la Paix des libraires allemand et le Grand Prix du roman de l'Académie française. Le Quotidien d'Oran : Pourquoi donc êtes-vous venu si tard à l'écriture alors que vous aviez tant de choses à dire ? Boualem Sansal : Moi je n'ai jamais été tenté par l'écriture, par la littérature, jamais ! J'avais reçu une formation scientifique, j'étais tenté d'écrire dans mon domaine, j'ai écrit des ouvrages d'ingénieur qui ont été publiés par l'office des publications universitaires, j'ai publié un livre d'économie également publié à Alger par l'OPU En revanche, j'ai toujours été un grand lecteur ; Lorsqu'est arrivée la guerre civile, mon ami Rachid Mimouni, qui était un collègue de longue date, s'est mis à écrire. Il avait près de quarante ans, j'ai toujours été son premier lecteur. Dès qu'il avait écrit un livre il me le passait : « lis-le, dis-moi ton avis ». Il attachait du prix à mon avis en tant que lecteur. C'est ainsi que petit à petit, sur sept- huit ans, il m'a communiqué le virus de l'écriture. Quand il disait que j'avais du talent, je répondais « pour avoir du talent il faut être intéressé et ça ne m'intéresse pas d'écrire ». L'envie de la littérature, m'est venue plus tard, après sa mort. Il me manquait beaucoup, il avait été un grand ami, on avait habité ensemble à Boumerdès, on travaillait ensemble dans le même bureau, c'était plus qu'un frère on se voyait presque vingt heures par jour, je le voyais plus que ma femme. Tous les soirs après le travail, on passait notre temps à discuter ensemble de littérature, de politique? Mais pour moi la littérature c'était l'art pour l'art, ça racontait des histoires humaines, et c'est tout. Lui il était un écrivain engagé, il m'a communiqué le virus de l'écriture et de l'engagement politique. Q. O. :Justement à propos d'écriture, toute la presse française qualifie votre œuvre de grande littérature. C'est quoi la grande littérature pour vous ? B. S.: Franchement, Je ne sais pas trop ce que cela veut dire. Même chez Gallimard on le répète souvent : talent exceptionnel, etc?, j'ai du mal à le croire? je ne vois pas trop de quoi il s'agit. Ce que je peux dire c'est que lorsque j'écris, j'essaie de faire un travail soigné,je relis, je ne suis jamais content, je veux améliorer, je cherche le mot exact. Ça vient peut-être de mon esprit scientifique. Je n'aime pas utiliser un mot à la place d'un autre. Un texte pour moi, comme une construction d'ingénieur, ça reste un travail scientifique ? Q.O.: Beaucoup de gens écrivent, mais pour parvenir à un niveau littéraire, c'est autre chose?. B. S.: Oui c'est très rare, moi pour que je trouve un livre dont je puisse dire que c'est de la littérature, il faut que j'en lise à peu près cent. Les quatre-vingt-dix-neuf autres pour moi c'est du roman, ce n'est pas de la littérature. La littérature c'est un roman bien sûr, mais avec quelque chose d'autre en plus , on ne sait pas trop quoi, un travail sur la langue à coup sûr ?, c'est compliqué. Q.O.: Quand vous écrivez un livre, qu'est-ce qui vous intéresse le plus, c'est l'écriture ou c'est l'histoire ? B. S.: Il n'y a qu'une chose qui est intéressante, c'est l'écriture, parce que si le livre est mal écrit il vous tombe des mains, on ne va pas lire l'histoire, on lit les pages 2..3?4 et on arrête ! Q.O.: Enmême temps, vous dites que vous racontez des histoires afin d' amener à réfléchir, cependant votre écriture s'adresse à une élite. B. S.: Oui. Honnêtement, je crois que le défaut de ma littérature, c'est celui-là, On dit : « il fait de la grande littérature », OK, mais j'ai point faible, je ne sais pas faire de la littérature populaire, c'est à dire une bonne littérature qui pourrait être lue par tout le monde. Or c'est cela la littérature. Si on prend tous les grands écrivains que ce soit Camus, Victor Hugo, Lamartine, Chateaubriand, c'est une littérature d'élite. Q. O.: Alorsqu'on dit que votre style n'est pas facilement accessible comment expliquez-vous que 2084, la fin du monde se soit vendu à 400 000 exemplaires, c'est exceptionnel ! (Il réfléchit et hésite ) B. S. :Il y a deux choses, je ne crois pas que ce soit la littérature qui puisse expliquer ce succès, je crois que c'est le sujet politique. Q. O.: Mais c'est aussi de la littérature ! B. S.:Oui, mais les gens ne l'ont pas acheté parce qu'on leur a dit que c'était de la grande littérature. Ils l'ont acheté, parce qu'un auteur venait leur dire : « vous êtes fichus, l'Islamisme va gagner, vous allez être islamisés, l'islamisme va gouverner la France et l'Europe dans les cinquante années qui viennent. » Ils ont pensé :voilà quelqu'un qui vit en Algérie, il connaît ces choses-là , nous en Europe, on ne les connait pas, il doit savoir de quoi il parle, voyons ce qu'il en dit. Pour beaucoup çà a été une découverte. Et il ne faut pas croire que les 400 000 qui ont acheté le livre l'ont tous lu. Beaucoup n'ont pas dépassé la page 50 ou 100 parce que lire est difficile. Le dernier,Le train d'Erlingen est encore plus difficile, pour moi c'est avant tout de la littérature, mais même pour des intellectuels, çà peut être difficile. Q.O.: Il n'y a jamais de linéarité dans votre roman, n'avez-vous pas peur que le lecteur perde le fil ? B. S. :Je pense que la linéarité, c'est la manière la plus pauvre, en éclatant l'histoire en mille petits morceaux, on peut choisir plusieurs perspectives, ça donne plus de sens. Le train d'Erlingencomme 2084 racontent une histoire. Les écrivains, les cinéastes cherchent toujours la meilleure façon de raconter une histoire, mais ils peuvent la raconter de mille façons différentes, en donner deux, trois visions simultanées. Q. O.: Le sous- titre la métamorphose de Dieu que vous avez donné à votre livre Le train d'Erlingen, se réfère à quoi ? B. S. :Le train d'Erlingen, c'est parce qu'il y a une histoire de train dans une ville qui est assiégée, enfin on pense qu'elle est assiégée parce que ce n'est même pas sûr. Le gouvernement a promis d'envoyer un train pour évacuer la population qui est cernée par un ennemi qui n'est pas désigné. Ce train ne vient pas. Alors ils attendent?, ils attendent? le train ne vient pas. Et il se passe beaucoup de choses dans la ville, la peur, les trahisons, les gens qui voudraient fuir mais comme la ville est coupée du reste du monde par une tempête de neige, ils ne peuvent pas bouger? La métamorphose de Dieu, c'est parce qu'on dirait que les gens ont changé la définition de Dieu. Quand on discute avec un catholique, un juif, un musulman, un islamiste wahhabite, un athée, chacun te donne sa définition. Dieu, c'est qui à la fin ? C'est le même Dieu et chacun en donne une définition différente. Q.O :Et chacun dit que sa religion est la meilleure. Ça c'est normal, qu'ils le disent ; est-ce qu'ils le pensent, ce n'est pas évident. Quand tu es musulman tu dis « l'Islam c'est la meilleure religion du monde » parce que c'est ta culture, mais au fond est-ce que tu le crois vraiment ? Ce n'est pas sûr, tu le dis parce que c'est ta culture ? Q. O.: A propos du train, l'image fait penser à la déportation, pensez-vous que l'intégrisme et le nazisme sont de même nature ? B. S.:Oui, c'est quelque chose que j'ai développé il ya très longtemps dansLe village de l'Allemand, l'histoire d'un nazi qui a participé à l 'extermination dans les camps de concentration. A l'époque où j'enquêtais pour ce livre, l'islamisme était en train de détruire notre pays, c'était la guerre. Tout de suite je me suis posé la question : l'islamisme, ce n'est pas l'Islam, alors c'est quoi ? Et j'ai cherché à examiner la philosophie, la doctrine, l'organisation qu'il y avait derrièrel'islamisme . Et plus j'ai avancé, plus je me suis rendu compte que cela ressemblait au nazisme. Q.O.: Le village de l'Allemand, le train d'Erlingen.Pourquoi cette passion pour l'Allemagne ? B. S. :C'est une question compliquée, il faut remonter à la structure du livre ; le propos du livre c'est celui-ci : on dit tout va mal en Europe à cause de l'islamisme, à cause de l'immigration, mais c'est un diagnostic puéril, celui de gens qui n'analysent pas. Il est nécessaire d'aller au fond des choses. Qu'est-ce qui ne va pas en occident ? En fait plus rien ne va; d'abord l'économie tourne de travers, elle ne cesse de créer des inégalités et des injustices, du chômage, de la précarité, les pays sont administrés par l'élite et pour l'élite.., Ensuite il y a une atmosphère de fin du monde, tout le monde parle du réchauffement climatique -ce qui est une réalité- bientôt on verra la multiplication des maladies, l'élévation du niveau des mers, etc?., surle plan militaire il y a des guerres partout. Ce n'est pas juste de dire « ça va mal à cause de l'islamisme et de l'immigration », il y a mille autres raisons qui se mélangent Q. O.: D'accord, mais pourquoi l'Allemagne ? B. S.:J'ai été reconnu plus rapidement en Allemagne qu'en France, quand j'étais déjà très connu en Allemagne avec mes deux premiers romans, en France je n'étais pas connu du tout. Là-bas j'ai été très tôt associé aux grands débats, j'écrivais dans les grands journaux, j'étais invité par les télévisions, les universités pour apporter un regard nouveau sur l'islamisme, sur les pays arabes, sur l'Afrique, pour eux c'était une découverte. Et puis ils m'ont décerné le Prix de la Paix, orpour les allemands le Prix de la Paix, c'est plus connu que le prix Nobel de la paix. J'ai donc une relation très forte avec eux, beaucoup plus forte qu'avec la France, une relation de sympathie Mais il y aussi une autre explication : en matière d'immigration l'Allemagne a toujours été un pays conquérant, ce sont les Allemands qui partent conquérir le monde, les Francs en France, les Angles au Royaume Uni, les Saxons qui partent comme les Wikings au nord de l'Angleterre, les Wisigoths au sud de la France et en Espagne, les Vandales qui sont allés jusqu'en Afrique du Nord, les 17 millions d'Allemands qui sont partis aux Etats-Unis. Q.O.: Et pourquoi, dans le train d'Erlingen, les personnages principaux sont-ils des femmes ? B. S.: Il y vingt ans quand je faisais des rencontres littéraires, le public était masculin à 90%. Aujourd'hui dans n'importe quelle rencontre littéraire, quel que soit le sujet le public est désormais presqu'exclusivement féminin. Partout, même chez nous en Algérie, le personnel de l'administration est majoritairement féminin, les femmes sont en train de conquérir des espaces de plus en plus importants dans tous les secteurs, y compris dans l'armée. Chez nous, il ya de plus en plus de femmes dans la police, si on ne les voit pas c'est qu'on les a retirées du terrain à cause du terrorisme et qu'elles sont dans les bureaux. Donc la femme est en train petit à petit de prendre le pouvoir, cela se fait sans révolution, pas comme les islamistes, comme ça, simplement, l'air de rien,en travaillant. Q. O.: Revenons à l'islamisme, vous considérez que cela représente une menace seulement pour l'Europe ? Ou aussi pour les pays arabes ? B. S.:C'est une menace pour le monde entier ! Pour le monde arabe, il est déjà passé et il a tout cassé ! Il a d'abord cassé l'Afghanistan, il a cassé l'Iran, l'Algérie, la Tunisie, le Maroc, et puis maintenant il est en trainde se développer en Europe, évidemment de manière plus lente parce que la communauté musulmane n'y est pas si importante, quoiqu'il y ait beaucoup de conversions en ce moment. A. G.: La question qui se pose c'est pourquoi cette philosophie de l'islamisme qui veut changer le monde musulman et envahir l'Europe ? B. S.:Les wahhabites veulent imposer leur vision de l'Islam au monde entier. Ils ont un programme officiel, ce n'est pas caché, cela fait partie de la politique de l'état saoudien. Le wahhabisme est prosélyte, il finance donc la construction de mosquées aux Etats Unis, au Canada en Indonésie, en Algérie, partout. Il finance la construction d'instituts islamiques, il donne des bourses à beaucoup de pays pour former des théologiens, il donne des livres gratuitement. Les wahhabites, on les appelle en arabe des salafistes. En France on leur donne d'autres noms, intégristes, fondamentalistes, radicalisés. Dans le monde musulman le salafisme est connu depuis très longtemps.C'est une doctrine théologique très élaborée, très complexe. Elle a été fondée par de très grands philosophes et se développe de mille façons différentes, la télévision, la politique, les universités. Mais à la base on peut trouver des imams ignorants qui,n'ayant rien compris, interprètent tout à leur manière et prêchent la violence. Q. O.: Vous avez dit que vous étiez révolté depuis votre plus jeune âge, vous étiez révolté contre quoi ? B. S.: C'était une déception de jeune, l'indépendance obtenue, nous pensions qu'on allait vivre formidablement, mais nous avons vu arriver autre chose, les années passaient et on s'apercevait qu'on avait affaire à un régime policier où tout est interdit. Notre déception n'avait aucun contenu politique, un peu comme les jeunes des banlieues de France aujourd'hui qui sont dégoûtés. Ils vivent dans de mauvaises conditions leur révolte, c'est un peu de politique, un peu de philosophique, un peu de tout. En plus nous n'étions pas des privilégiés, nous étions des enfants de pauvres Maintenant, là où je diverge avec Houellebecq, c'est qu'il pense que l'islamisme va réellement gouverner, c'est-à-dire qu'il va prendre les leviers de l'état, le gouvernement, la présidence, moi non. Ma conviction c'est que l'islamisme va gagner par le bas, comme en Algérie, comme au Maroc, comme en Tunisie où ils maîtrisent la société, où ils ont occupé toute la société, tout le monde est islamisé. Ils ont imposé partout leurs valeurs. Beaucoup de femmes portent le voile, est-ce parce qu'elles croient ou par conviction ? Non, c'est parce qu'elles ont peur ! Q. O.: Les conflits actuels au Moyen-Orient ce sont des questions de pouvoir politique personnel, des conflits économiques ou des conflits de doctrine religieuse ? B. S. :C'est tout cela à la fois, il y a des conflits ou il y a mille raisons, mais je pense que la principale question est religieuse : ce sont les désaccords sur l'interprétation du Coran qui se transforment en conflits politiques. Q. O.: Vous et moi, nous sommes de la même génération, pourquoi n'avons pas vu venir cela ? C'est une illusion, nous l'avons vécu mais nous ne l'avons pas vu, parce que nous étions jeunes, ça ne nous intéressait pas tellement, et puis le pouvoir était fort, il contrôlait tout et notamment il contrôlait l'information. Nous, on ne savait pas par exemple qu'au lendemain de l'indépendance, des prédicateurs débarquaient en masse venant d'Arabie et des pays du Golfe. C'est comme dans l'Afrique chrétienne en ce moment où se développent les évangélistes américains, où se crée tous les jours un nouveau temple , une nouvelle église. Q. O.: Vous avez beaucoup de succès en Europe où l'on vous a décerné de nombreux prix, mais vous avez choisi de continuer à vivre en Algérie, contrairement à d'autres écrivains. B. S.:Moi je vis en Algérie, j'ai fait mes études en Algérie, je n'ai jamais quitté l'Algérie et là-bas je ne me cache pas, je vis au grand jour, tout le monde sait que j'habite à Boumerdès. Tous ceux qui me critiquent, s'ils avaient le même succès que moi en Europe, seraient-ils restés au pays ? Q. O.: En Algérie, malgré tout, la littérature ne reste accessible qu'à des privilégiés. B. S.:le problème n'est pas là. Si en France, dans la rue, on pose la question : « avez-vous lu Voltaire, avez-vous lu Diderot, avez-vous lu la Bible » etc? tous ces grands textes qui ont fait la culture française, la plupart du temps on vous répondra qu'on ne les a pas lu. Comment est-ce possible ? C'est parce que les idées ne passent pas par les livres, elles passent dans l'air du temps, quelqu'un qui a lu un livre, l'explique à son fils, un autre le commente à des étudiants, un autre encore écrit un article et l'idée chemine petit à petit. C'est comme ça que tout le monde connait Voltaire sans jamais l'avoir lu. Vous parliez tout à l'heure de mon livre 2084 qui a été vendu à 400 000 exemplaires, à l'époque Victor Hugo étaient tiré à 400 exemplaires, et pourtant qui ne connaît Victor Hugo ? C'est parce que les idées cheminent, Victor Hugo a été mis en théâtre, on en a fait des films, ?. On ne peut pas empêcher les idées de circuler : par exemple Khomeiny avait été chassé d'Iran ; en tant que réfugié politique, en France, il avait une obligation de réserve. Or ses idées circulaient, il avait reçu des visiteurs qui racontaient ce qu'il leur avait confié, des journalistes qui étaient venus l'interviewer, etc. ? La littérature, elle se diffuse parfois aussi au café du Commerce? *Cinéaste |
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