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Aujourd'hui, on s'entasse dans des immeubles. Nous sommes
voisins. Sans lumière. Sans se voir. Quand on se voit, on ne se regarde même
pas. Comme si on avait peur, les uns des autres. On passe plus de temps à
s'épier, à travers l'œil-de-bœuf.
Qui passe ? Avec qui? Où va-t-il? Pour alimenter le ragot ou la médisance. Le palier, l'escalier nous unissent et nous séparent. Il n'y a qu'à voir leur état. Et les tiraillements que provoque la moindre proposition collective pour l'entretien de ces parties communes, bien de tous. L'essentiel nous désunit. La course pour la survie a éteint notre mémoire et, par là même, notre sagesse. Mais ouach sra ? Simplement que les gens n'ont plus le temps ni la force de regarder autour d'eux, attirés qu'ils sont par tous les faux brillants de l'aisance ou le besoin matériel. Nous avons oublié que nous sommes au monde pour aider le monde. Aider et aimer tout ce qui vit. Tous ceux qui, comme nous, souffrent sur cette galère, prise dans la tempête qui lui cache, souvent, la lumière du port. Ceux qui ont tant d'orgueil, tant de dérisoire puissance, refusent de se pencher sur les herbes qui poussent entre les pierres. Elles leur donneraient une idée plus exacte de leur importance de cet univers qui pourrait, aisément se passer d'eux. Minus, nous le sommes, minus nous le resterons, même à l'intérieur de la plus sophistiquée des carrosseries, exposée au dernier salon de l'auto. Même appelant sur le dernier iphone de la dernière technologie. Même parfumés aux dernières senteurs à la mode. Même couverts du dernier drap taillé sur mesure par le meilleur couturier de là-bas. Dir rejlik fel ma yebberdou ya M'hamed, n'oublie pas que toi aussi tu mermedes ! |
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