
Mohamed
Al-Ajmi, alias Ibn al-Dhib, dit le poète maudit, a vu sa peine de 15 ans de
prison ferme confirmée en appel par la Cour de cassation de Doha. Il avait été
condamné dans un premier temps à perpète. Son seul tort c'est d'avoir pondu des
vers critiques du régime du Qatar. 15 piges pour avoir rimé ! C'est cher payé
dans un pays qui joue au défenseur de la démocratie.. mais ailleurs que sur son
sable. Aussi loin que possible, en Libye, en Syrie surtout quand il s'agit de
faire couler le sang arabe. Le Qatar n'est pas l'exception puisque d'autres
régimes arabes font du le musellement des libertés individuelles un sacerdoce
et un des fondements même de leur survie. En Algérie, où la presse célèbre sa
première journée nationale, le climat n'est pas franchement à la rigolade et il
ne fait plus bon d'exprimer ses opinions personnelles, surtout critiques, sous
l'œil de plus en plus attentif du « al Akh al-Kabir », traduire « Big Brother »
local. La blogosphère nationale est de plus en plus maillée et étroitement
surveillée par les Services, et on prédit que le crime électronique de « trop
penser » serait bientôt pénalisé officiellement. Partout dans les pays
totalitaires, au sein des régimes sanguins, où le pouvoir est un déni de droit,
le bâillon est de rigueur. Les chaines de télévision sont devenues des relais
de propagande et de grandes lessiveuses de cerveaux arabes et n'hésitent plus à
faire dans le mensonge pour satisfaire les desseins politiques de leurs commanditaires.
Al-Jazeera, pour ne citer qu'elle, est la parfaite illustration de ce que peut
provoquer comme dégât une télévision sortie tout droit des tiroirs du Mossad. A
elle seule, elle a réussi à déformer la réalité, boostant l'image des uns et poussant
les autres dans les fosses communes.
Au
service d'enturbannés customisés qui sont à leur tour des marionnettes aux
mains des lobbies pétroliers américains, cette chaine a fait plus de mal aux
Arabes que la bataille de Ohod. Elle contribue toujours à démembrer le monde
arabe que nous connaissons aujourd'hui et le fait d'insister pour ouvrir un
bureau sous nos fenêtres ne présage rien de bon pour nous. Loin de moi l'idée
de jouer au nationaliste pur et dur, engagé de la première heure comme beaucoup
de patriotes de circonstance, mais il serait malheureux d'ouvrir la porte du
poulailler à un renard friand d'outardes. L'Algérie qui fait partie du monde
arabe n'est nullement à l'abri des tentatives de déstabilisation des trônes du
Golfe qui se livrent à un véritable nettoyage religieux sous-traitant ainsi la
guerre millénaire des croisés. Lu comme ça, c'est de l'acharnement contre ces
bédouins bénis par Dieu ; mais on est loin de la vérité qui veut que ces
contrées désertiques cherchent désespérément à survivre en se faisant le relais
des puissances occidentales et d'Israël dans le monde dépeuplé des Arabes.