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Qui n'a pas remarqué la forêt d'échafaudages qui a poussé
dans le centre d'Oran ? C'est que la ville veut se faire belle. On est en train
de retaper les immeubles. Il serait plus juste de dire qu'on est au ravalement
de façade. Car ce ne sont pas toutes les bâtisses qui vont être restaurées. Qui
a décidé que tel ou tel autre immeuble doit être retapé et d'autres juste
vernis ? sur quelle base s'est fait le choix ? Seul le Tout-Puissant le sait.
Pourtant c'est tout le centre-ville qui tombe en ruine. Les cages d'escalier,
sans exception, sont dans un état? « opégeisque ». Les copropriétaires
s'enferment à double tour dans des appartements refaits sans qu'un syndic ne
gère les parties communes. Mais pourquoi ? Tout simplement parce que les
parties communes c'est aussi ces trous, ces forages qui permettent d'extraire
la richesse qui permet de créer d'autres trous.
Nous sommes fi bled les mille et un trous. On invente un trou là où il n'existe pas. On y trouve des trous de tout genre, de toute nature, de toutes les dimensions, servis à toutes les sauces? On trouve des trous dans l'Histoire, des trous de mémoire bien entretenus. Des trous dans les budgets décidés par des trouveurs de projets à réaliser. Des trous de caisses qu'on comble, on appelle ça l'effacement des dettes. Des trous de moralité, les trouvailles pour calmer les trous dans le ventre, c'est la paix sociale qui, dit-on, n'a pas de prix. Les trous dans les rues, on appelle ça des nids-de-poule. Les trous de serrure d'où on épie les moindres gestes des habitants. Trou double nigauds : trou virtuel, destiné à créer un buzz dans la presse à chou, pour faire diversion de l'opinion publique et régler le compte à des personnes qui pourraient leur ravir la vedette. Tous ces trous permettent de faire passer les moutons que nous sommes par le chas, le trou d'une aiguille? avec le sourire? Il faut battre le Burkina Faso? c'est du falso qui nous mènera au Brésil courir derrière un ballon et c'est tout ! |
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