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L'ex-flamboyant
ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin a dû écumer
d'indignation en entendant son successeur socialiste Laurent Fabius en appeler
à une intervention militaire en Syrie contre le régime de Bachar El-Assad sans
qu'il soit besoin pour cela de l'aval du Conseil de sécurité de l'ONU. L'on se
rappelle de quelle manière éclatante De Villepin avait répliqué à Colin Powell
alors secrétaire d'Etat américain qui voulait forcer la main de la communauté
internationale afin qu'elle approuve l'opération du même genre que le Pentagone
s'apprêtait à lancer en Irak de Saddam Hussein.
Les socialistes français et Laurent Fabius qui en est un « éléphant » avaient été solidaires du discours de Villepin et estimé qu'il traduisait le respect de la France pour la légalité internationale. Ministre des Affaires étrangères de la France, il a depuis démontré à maintes reprises que son modèle n'est pas Dominique de Villepin, mais Colin Powell dont il a repris à son compte la stratégie du mensonge. Depuis qu'il est en charge du dossier syrien, Fabius a multiplié les déclarations et prises de positions sur le conflit qui dénotent l'intention de la diplomatie française d'induire en erreur l'opinion internationale et à lui faire avaliser une solution à laquelle la communauté internationale n'adhère nullement contrairement à ce que le Quai d'Orsay prétend. Cette diplomatie française est sous sa houlette et avec l'aval de François Hollande dans une logique de « va-t-en-guerre » qui ne fait pas place au compromis négocié. Et quand cette logique n'est pas parvenue à convaincre les acteurs déterminants impliqués dans ce conflit, Fabius ne trouve pas mieux de suggérer aux autres potentiels « va-t-en-guerre » d'ignorer la légalité internationale en passant outre un accord du Conseil de sécurité de l'ONU. L'accueil fait à la proposition du ministre français des Affaires étrangères a été celui de faire poliment semblant de ne pas l'avoir entendu. Un silence autour d'elle qui démontre mieux que toute autre réaction à l'isolement dans lequel est internationalement la France jusqu'au-boutiste sur le conflit syrien. Fabius s'est mis dans la peau de Colin Powell brandissant la menace de l'usage des armes chimiques par Saddam Hussein. Mais celui-ci savait que l'Amérique disposait du moyen militaire d'aller au bout de sa logique guerrière, malgré le refus de la suivre de la France et de la majorité de la communauté internationale. Le ministre français sait lui que la France n'en a pas elle. S'il persiste néanmoins dans la gesticulation et la profération de menace, c'est uniquement pour travestir la réalité d'une France dont le déclin l'a rendue puissance de second plan au rôle de simple appoint et non d'acteur décisif dans les conflits internationaux à grande intensité. En en faisant trop alors qu'il sait parfaitement ne pas être suivi par les principaux alliés de la France sans lesquels elle ne peut être tout au plus qu'un « moulin à paroles », Fabius a sombré dans le ridicule des matamores. Nul n'ignore que la loi de la jungle régit les rapports internationaux à laquelle seul le Conseil de sécurité de l'ONU peut donner un semblant de légalité. En suggérant de s'affranchir de ce maigre paravent, Fabius a tenté de dynamiter ce que l'ONU a encore de crédit moral dans le monde. La même proposition qu'a avancée le chef de la diplomatie française s'agissant du conflit syrien, formulée par l'un de ses homologues dans le monde mais s'agissant du conflit palestino-israélien sur lequel le Conseil de sécurité est autant et plus durablement paralysé, le ferait réagir en le traitant de dangereux trublion de la paix internationale, donc un énergumène et un irresponsable qu'il faut faire taire. Taisez-vous donc M. Fabius et occupez-vous plutôt des frasques de votre rejeton. |
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