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Dans un combat inégal, les plus faibles n'ont que
leur volonté, leur disponibilité au sacrifice. A défaut de pouvoir les soutenir
de manière effective, la moindre des attitudes consiste à leur exprimer notre
respect. Sans équivoque. Ce sont des Palestiniens qui se battent à Ghaza, c'est
tout. Nourrir des catégories réputées subtiles n'a pas de sens ni d'intérêt.
Les Palestiniens ont besoin de notre soutien que l'on soit communiste ou
libéral, laïque ou islamiste, ils n'ont que faire de vaines digressions et de
surenchères rhétoriques. Le moment est mal choisi pour un concours de beauté
analytique. Il y aura toujours un temps pour s'embarquer vers de houleuses et
incertaines controverses métaphysiques.
Les médias israéliens et leurs amis d'Occident - les plus nombreux, même si des individus libres s'expriment - sont engagés dans ce qu'ils appellent la hasbara, la guerre de propagande. C'est pour cela qu'il n'y a pas de confusion à nourrir : ce sont des Palestiniens, des opprimés qui se battent pour des droits élémentaires, ce ne sont pas des islamistes, des djihadistes, des communistes, des baathistes ou des bazaristes. Il n'y a aucune utilité à douter de la justesse primordiale de leur combat et peu importe que certains en fassent un tremplin pour leur mauvaise propagande ou pour parader. Ces enfants palestiniens qui meurent à Ghaza ne sont pas victimes d'accidents de tir ni des dommages collatéraux, ils sont bien la cible. Et ceux qui les bombardent du haut du ciel de la technologie américaine ne se posent pas ces questions : ils liquident des Palestiniens pas des islamistes. Les «civilisés» n'ont pas de leçon à nous donner et n'ont pas à exercer un quelconque magistère sur qui que ce soit. Il ne sert à rien à essayer de leur plaire, ils casent tout le monde. Ce sont ceux qui financent les armes d'Israël et qui dénoncent l'outrecuidance de l'Iran qui armerait les Palestiniens de Ghaza. Indécence dites-vous ? Menace chiite ? Quelle plaisanterie obscène. Quand on entend des chaînes occidentales très «démocratiques» avancer qu'il s'agirait d'une «opération militaire sur Ghaza», il est vital de déconstruire le discours. Que dirait-on en ces pays si élevés dans la civilisation si un historien se risquait de qualifier l'assaut fasciste sur le ghetto de Varsovie «d'opération militaire» ? Il s'agit d'une boucherie, d'un combat tellement inégal qu'il dépasse l'absurde. Il n'y a pas de morts à Ghaza, donc ! Juste quelques faits divers. Un stade bombardé. Bof, n'est-ce pas que le sport chez les Palestiniens, cela fait forcément des terroristes ? La «grande armée» d'Israël a bombardé l'immeuble où se trouvent des équipes de journalistes ? C'est en définitive la faute des Arabes et des islamistes? Il est clair qu'on ne fait pas partie du même monde et qu'on ne parle pas le même langage. Al-Jazira, la ci-devant révolutionnaire, assure le service minimum et il n'y a pas dans l'air un appel à la guerre sainte salafo-wahhabite ! Non, l'Arabie Saoudite appelle à la «retenue» ! Et l'imam de Doha est en panne de fatwas. Les Palestiniens comme d'habitude sont seuls et les fonctionnaires de Ramallah ont des états d'âme. Après plusieurs guerres, Leila Shahid, ambassadrice en Europe, se demande même si la voie choisie par l'Autorité est la bonne. Mieux vaut tard que jamais. Pour l'heure, à défaut de pouvoir les aider, disons notre respect à ceux qui luttent et combattent. Avec dans l'esprit les mots de Darwiche, ceux de la résistance, leur refus de plier et de rompre : Assiège ton siège.. tu n'as le choix ! Si ton bras tombe.. Prends-le Et bats ton ennemi avec.. Tu n'as pas d'autre choix ! Et si je tombe à côté de toi, alors prends-moi Et bats ton ennemi avec Te voilà maintenant libre |
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