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Le médiateur international de l'ONU et de la Ligue arabe
pour la crise syrienne Kofi Annan a jeté l'éponge en annonçant qu'il refusait
la prorogation de son mandat arrivé à expiration le 31 juillet. Il a déclaré
avoir été contraint à cette décision parce que le conflit a atteint un stade de
militarisation qui rend hors de propos la quête d'une solution politique et que
lui ont été refusés les soutiens dont il avait besoin pour espérer mener à bien
sa mission.
Kofi Annan a été pourtant plus persévérant dans sa tentative de faire accepter son plan de paix que ne l'ont voulu toutes les forces impliquées dans le conflit et ne voulant pas de sa démarche comme issue au conflit. Et ce n'est que quand elles ont créé une situation qui a totalement bouché l'horizon à sa médiation qu'il a finalement renoncé. L'ONU et la Ligue arabe qui l'ont mandaté ne lui ont été d'aucune aide. La première parce que son Conseil de sécurité est paralysé par les divergences entre ses membres permanents, la seconde en étant totalement sous la coupe des monarchies arabes et du Golfe partisans de la manière forte contre le régime syrien. Kofi Annan savait au départ que son plan de paix et sa médiation n'ont reçu d'aval que du bout des lèvres de la part des puissances internationales et régionales pour lesquelles la solution en Syrie a été d'emblée celle de l'intervention étrangère. Il a été également conscient qu'elles n'ont donné leur feu vert qu'avec l'arrière-pensée qu'elles parviendront à le convaincre d'adopter une position partiale anti-régime consistant à n'imputer la responsabilité du non respect des conditions de son plan qu'à celui-ci uniquement. C'est l'honneur de l'ex-secrétaire général de l'ONU d'avoir refusé d'être la marionnette de ces puissances. Certes Kofi Annan n'a pas ménagé le régime syrien. Il n'en a pas masqué les louvoiements et les manquements à appliquer son plan. Mais il a honnêtement fait comprendre que les adversaires de ce régime en faisaient autant. Sa mission a été vouée à l'échec dès lors que son initiative de réunir les parties internationales et régionales ayant de l'influence sur les belligérants syriens a avorté. Il ne pouvait plus demander à ces derniers d'arrêter la violence et les affrontements armés quand les puissances à qui il s'est adressé les encouragent à poursuivre la confrontation et leur fournissent les moyens multiformes pour cela. Ce n'est plus une rébellion qui a cours en Syrie mais une guerre civile dans laquelle les deux camps se combattent avec des armes lourdes que leurs sponsors étrangers leur livrent sans compter. Elle est d'une intensité telle que les initiatives du type de celle du plan Kofi Annan sont dépassées. Annan n'est pas un naïf, il a compris que sa mission n'a plus de sens dans cette situation. Tous ceux qui sur la scène internationale se sont ligués ouvertement ou souterrainement contre son plan rejettent bien entendu l'échec de celui-ci sur le seul pouvoir de Damas. Position et constat que l'ex-médiateur international refuse de faire siens. Ils ont malgré tout obtenu ce qu'ils voulaient en faisant mine de le craindre à une guerre civile qui engendre le chaos et le bain de sang des Syriens. |
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