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Les rumeurs selon lesquelles le président Barack Obama s'apprêterait à dévoiler son propre plan
de paix pour le conflit israélo-palestinien ont fait successivement réagir le
Premier ministre sioniste, Benjamin Netanyahu, son ministre des Affaires
étrangères, Avigdor Lieberman, et l'adjoint de celui-ci, Danny Ayalon. Tous
trois pour déclarer qu'Israël rejette toute tentative étrangère d'imposer une
solution au conflit. Ils ont donc par avance opposé une fin de non-recevoir à
l'intention prêtée au président des Etats-Unis.
Reste maintenant à savoir si celui-ci nourrit effectivement un projet dans ce sens. Il est certain qu'Obama doit être tenté de concevoir une initiative américaine par laquelle il espère ramener à la table des négociations les deux protagonistes du conflit israélo-palestinien. Il ne peut en effet rester sur l'échec qu'il a essuyé sur ce dossier du fait de l'intransigeance des gouvernants sionistes à accepter les demandes qu'il leur a formulées en tant que gestes permettant de dépasser la situation de blocage que connaît le processus de paix. Si nouveau plan américain il y aurait donc, il est à craindre que ce ne soit pas pour forcer la main au gouvernement israélien, même si les Etats-Unis ont clairement admis et déclaré que c'est de ce côté que sont les causes du blocage. Mais pour pousser les Palestiniens à accepter de faire encore d'autres concessions. Bien que l'administration Obama affirme n'avoir pas encore décidé sur quelle voie s'engager dans le dossier israélo-palestinien, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a récemment posé un indice en déclarant que «C'est maintenant aux Palestiniens et aux Arabes qu'il est demandé des actes qui confirmeraient leur volonté de faire la paix avec Israël». Cette propension à faire endosser aux Palestiniens et aux Arabes l'arrêt du dialogue de paix n'est pas propre à l'administration Obama. Depuis les négociations d'Oslo, les administrations américaines successives y ont cédé à chaque fois que le processus s'est trouvé dans cette situation. Il faut reconnaître qu'elles y ont été encouragées par l'aisance qu'elles ont à faire accepter au «camp arabo-palestinien» les plus grosses couleuvres qui soient. C'est encore à faire pression sur les seuls Palestiniens que les trois responsables israéliens ont appelé indirectement ces derniers jours le président Obama à agir et non en proposant un «nouveau plan de paix américain». Pour leur part, il n'est pas question qu'Israël change d'un iota sa position quant à son refus d'accéder aux demandes palestiniennes et internationales. Ce qu'a nettement affirmé le vice-ministre des Affaires étrangères, Ayalon, en déclarant qu'il «faut faire comprendre aux Palestiniens qu'ils ne font de cadeau à personne en venant à la table des négociations». En somme qu'il faut les obliger à y venir. Que Obama et son administration «cessent donc de tenter d'être gentils avec tout le monde». Tout le monde, dans la bouche de l'adjoint de Lieberman, et membre comme lui du parti ultranationaliste et raciste, c'est bien entendu les Palestiniens. Pour l'heure, Obama n'a encore rien dévoilé de son intention. Comme si de rien n'était après les déclarations sans nuance des trois responsables israéliens, il s'est contenté de rendre public lundi un communiqué à l'occasion du 62e anniversaire de la création de l'Etat hébreu, dans lequel il a affirmé que «Les Etats-Unis et Israël entretiennent des liens indéfectibles qui ne feront que se renforcer à l'avenir». Que cette création se soit traduite par la tragédie du peuple palestinien, il n'en a soufflé mot. |
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