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Qui est Larbi Benchiha ? Comment est né Vent de sable. Le Sahara des essais nucléaires ? Je suis né et j'ai grandi en Algérie. Aujourd'hui, je suis journaliste à France 3 Bretagne. J'ai fait des études en philosophie à l'université de Besançon, avant d'entamer un DEA en cinéma à Rennes. J'ai, à mon actif, plusieurs documentaires. Ces derniers interrogent le passé et le présent. « Vent de sable » s'est imposé à moi. C'était un devoir de mémoire. J'ai appris l'existence de ce fragment d'histoire il y a peine quelques années, en lisant un journal qui consacrait un article à la publication d'un livre de l'historien Bruno Barrillot, presque par hasard. Le premier essai a eu lieu il y a bientôt cinquante ans. Mais en Algérie, personne dans ma famille, dans mon village, n'a entendu parler de cet épisode de notre histoire. Si la puissance des explosions a causé des déplacements tectoniques, voire des séismes, elle a aussi altéré l'architecture des fougaras (système ancestral d'irrigation souterraine), la propagation des particules radioactives a souillé pour longtemps la région. Les deux sites où ont eu lieu les essais ont été laissés à l'abandon et sans véritable surveillance. Vous résidez en France et vous faites un film sur le désert. Comment avez-vous opéré ? J'ai effectué des repérages Lors d'un premier voyage, en février 2007, je me suis personnellement rendu à Ain Eker, à deux cents mètres du point zéro. Les mesures effectuées révèlent une forte radioactivité de la roche et du matériel laissé sur place. Aujourd'hui, en Algérie, les nomades touaregs continuent à récupérer de la ferraille et des objets irradiés qu'ils utilisent pour des besoins divers, de même que leurs troupeaux continuent de brouter l'herbe de la région. Depuis cinquante ans, aucune étude épidémiologique n'a été réalisée sur les effets et les retombées des essais sur les habitants et la flore du plateau hoggarien. Quant aux Français, s'ils connaissent bien l'histoire des essais nucléaires de la France en Polynésie, dans le Pacifique, la plupart ignorent encore que la première bombe atomique de leur pays a explosé dans le Sahara. Il y a cependant beaucoup d'agitation ces dernières années à ce propos ? Effectivement. Les vétérans et les témoins de l'époque que j'ai retrouvés aussi bien en France qu'en Algérie sont tous disposés à témoigner et à mettre à ma disposition leurs souvenirs personnels (photographies, films tournés en 8mm, objets divers...). La plupart de ces documents sont des images inédites et de grande valeur visuelle, mais surtout, elles traduisent un point de vue nouveau, contrastant avec les images filmées par les militaires et traduisant le point de vue officiel, celui de l'armée. Réaliser ce film est pour moi un besoin intime. Je veux participer à ce devoir de mémoire envers mes deux pays et mes concitoyens. Avec ce film, je transmettrai la parole de ces hommes qui se confient devant une caméra pour la première fois depuis 1960. Grâce à eux, je souhaite rendre compte de ce pan oublié de l'histoire de la France et de l'Algérie. FILMOGRAPHIE L'ALGERIE, SON CINEMA ET MOI, doc 52mn.2006.«HOME SQUAT, le wagon des punks», doc 55mn.2004.«Travelling, ISRAEL-PALESTINE», doc 30 minutes,2003. «LA VIE SANS TOIT», doc 52mn, 2002.«LES ELLES DU HIP HOP», doc 52mn, 2000. «HIP HOP EN TRANS», doc 28mn, 1998.«HOME D'INFORTUNE», doc 28mn, 1996.«AUTREFOIS LES DUNDEES», doc 13mn, 1995. «BULLES EN FUREUR», doc,1995.«VOYAGE DANS L'IMAGINAIRE», fiction de 9mn, 1992.«L'ENTRE-TOURS», fiction de 12 mn, 1991.«INSERTION, MODE D'EMPLOI», doc, 1990. «Il Etait une fois dans l'Ouest... La Révolution» (25mn) ,1989. |
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